LES FAISANS D’ORNEMENT
Elevage - Habitat - Alimentation
(1ère partie)
Les nombreuses races de faisans, aux riches couleurs, occupent de plus en plus les volières et les parcs des amateurs d'oiseaux.
Cet enthousiasme est compréhensible vu la diversité des formes, des plumages et des moeurs de ces gallinacés. De plus, leur élevage est grandement facilité depuis que nous trouvons dans le commerce des pâtées excellentes pour les faisandeaux.
Dès la fin de l'hiver et même avant, la parade que déploient les mâles à l'intention de leurs femelles, est déjà un spectacle extraordinaire, danse à l'occasion de laquelle ils utilisent tous les artifices pour séduire en mettant en valeur les belles couleurs de leur plumage. Ces danses sont très différentes suivant les races ; certaines sont particulièrement attractives.
Il est possible de maintenir en semi-liberté dans un parc délimité par une clôture de deux mètres de hauteur, quelques spécimens qui s'habitueront à cette semi-captivité, en prenant soin pour la première année de couper les grandes rémiges d'une aile. Vous serez charmé par le spectacle qu'offrent ces oiseaux dans un tel parc ; cependant il faudra veiller à ne pas mettre ensemble plusieurs couples de familles rapprochées, ce qui engendrerait des batailles entre mâles pour la possession des femelles. Ou bien ne lâcher que des mâles en surveillant les premiers jours, en retirant si besoin est, les mâles dominateurs et querelleurs.
Pour obtenir la reproduction des faisans, il est nécessaire d'isoler chaque race et chaque couple (ou trio suivant les races) dans une volière particulière pour éviter les batailles entre mâles, parfois mortelles.
Il est bon dans le cas de volières disposées en série, de ne pas faire cohabiter les couples de familles trop rapprochées. On installera, par exemple, un couple de Doré, un de Hoki, un de Chinquis, un de Lady, un de Swinhoes, un de Lophophore, etc.... sans cette précaution les mâles se querelleraient à travers le grillage et délaisseraient leurs femelles, ce qui aurait pour première conséquence des oeufs clairs. On peut conseiller de séparer les volières par des plaques d'éverite plates sur une hauteur de 0,80 m pour obvier cet inconvénient, mais l'esthétique s'en trouve trop compromise, surtout lorsqu'on veut profiter au maximum de ses oiseaux.
Tous les faisans ne sont pas susceptibles de passer l'hiver en volières extérieures. Par grands froids, les Chinquis, Napoléons, Argus géants, pour ne citer qu'eux, sont sensibles au froid qui gèle leurs orteils, les rendent inaptes à la reproduction et même infirmes. En général, les exotiques supportent assez bien le froid ; ils souffrent plus particulièrement l'hiver des nuits trop longues. Il faut donc leur assurer un éclairage d'appoint leur permettant de se restaurer tard le soir ou très tôt le matin. Ceci est valable pour tous les exotiques, surtout les petits oiseaux exotiques qui meurent souvent, non pas de froid comme on le croit, mais d'inanition à cause des nuits trop longues de nos hivers.
Certaines races, au contraire, comme les Trapogans, supportent bien les grands froids et ne tolèrent pas la grande chaleur, Il sera bon de leur réserver des volières largement plantées d'arbustes et comportant un abri exposé au Nord l'été, au Sud l'hiver.
Quant aux races les plus courantes et les plus rustiques qui comprennent aussi les plus jolies avec le Lady Amherst et le Doré pour ne citer que ces deux, vous n'aurez aucun problème (ou presque) couchant plus souvent à l'extérieur des abris et même à terre hiver comme été, ce qui, à l'occasion, ne les rendra pas insensibles à un bon coryza.
D'autres races de faisans, pour ne pas dire toutes et par extension presque tous les oiseaux (hormis les palmipèdes adultes) craignent particulièrement le froid humide, et une forte humidité facilite la propagation des maladies. Les plus sensibles des faisans étant les Hokis et les Lophophores, il serait préférable de maintenir ces oiseaux pendant la saison pluvieuse en abri couvert avec sol de grave où ils pourront piocher, sans danger de contracter une maladie en retournant le sol avec leur bec.
Les faisans sont essentiellement granivores mais consomment aussi beaucoup de verdure et de fruits. Pour obtenir une bonne reproduction et conserver ces oiseaux en bon état, il est indispensable de varier la nourriture.
Bien des gens se plaignent des mauvais résultats obtenus avec leurs oiseaux, ponte médiocre, oeufs mangés, oeufs clairs Si vous demandez à ces mêmes personnes si elles nourrissent bien leurs faisans", la réponse est presque toujours : "Bien sûr, leur mangeoire est toujours pleine de blé et de maïs" et plus souvent de maïs seul.
Comment penser que des reproducteurs soumis à un tel régime et n'ayant pas la possibilité de trouver un complément pour équilibrer leur ration ou plutôt leurs besoins, puissent reproduire normalement ?
Maïs et blé distribués seuls, engraissent les oiseaux qui, de plus, confinés dans une volière exiguë, manquent totalement d'exercice. L'avitaminose ne permettant pas la formation de tous les éléments constitutifs de l'oeuf, en est une des premières manifestations.
Malgré une nourriture aussi déséquilibrée, il arrive que des oiseaux donnent satisfaction la première année (ce qui peut faire penser à leur soigneur que sa méthode est satisfaisante) mais lorsque les réserves de ces oiseaux sont épuisées, les carences se manifestent, résultat : oeufs clairs ou mangés, ou pas d'oeufs, picage, cannibalisme dans les cas extrêmes.
Il est impossible de donner à ces oiseaux tous les insectes et autres nourritures qu'ils trouvent dans la nature ; on se contentera de donner des granulés adéquats suivant l'âge, des grains divers, des fruits et de la verdure, deux ou trois fois par semaine une petite distribution de grain germé. Signalons en passant que la plantule germinative ne doit pas dépasser un centimètre ; passé ce stade la vitamine E (dite de reproduction) ayant tendance à s'atténuer. Il est facile de faire germer les grains en les maintenant dans un local tempéré, par exemple dans des tiroirs sur une épaisseur de dix centimètres environ, et tenus humides ; il convient cependant de se méfier des risques de moisissure capables d’entraîner des troubles graves. Il est encore plus aisé de donner régulièrement dans l'eau de boisson, un complément polyvitaminé.
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