Au football, le mental est un élément fondamental. Si l’équipe n’entre pas sur le terrain avec une attitude correcte, c’est-à-dire un maximum de concentration et de détermination, elle va droit dans le mur. Cela vaut encore plus lorsqu’en face l’équipe a la rage de vaincre, n’a plus rien à perdre et joue donc avec la force du désespoir. C’est arrivé contre Arsenal mais aussi à Lecce, ce qui prouve que le mental est décisif lors d’une rencontre et une mauvaise attitude, même face à une équipe largement inférieure, est souvent fatale. C’est ce qui est arrivé à Londres : Milan n’a pas affronté la rencontre avec la mentalité qu’il fallait et on a vu le résultat. Ibrahimovic a raison : il est inacceptable de perdre ainsi. Il raison de souligner en public que Milan devrait être plus solide et plus soudé, c’est le rôle de leader même si lui aussi doit se remettre en question car, lui aussi, était sur le terrain! Il n’a cependant pas raison sur l’aspect tactique et la formation. Allegri n’avait aucun autre choix, seuls les 11 rescapés ont joué. Et il ne peut pas non plus exprimer publiquement ses problèmes tactiques, c’est dans le vestiaire qu’on règle ceux-ci. C’est toute l’approche de la rencontre qui a été mauvaise, comme par exemple le fait de ne pas s’entrainer la veille à l’Emirates Stadium, comme c’est traditionnellement le cas, ou encore le mauvais message envoyé en gardant deux gardiens sur le banc.
Quand tu encaisses un but après 5 minutes sur une erreur de marquage, quand tu dégages mal un ballon facile et sert un assist à l’adversaire, quand tu plonges mal sur le ballon (Abbiati lors du 2-0), quand tu rates une occasion importante, et puis une autre trop facile, quand tu rates tous les contrôles et énormément de passes simples, quand toute l’équipe joue mal et fait des erreurs, ce n’est pas le signe d’une erreur tactique ou de formation mais bel et bien de l’attitude, de la mentalité des joueurs. Affronter un match retour après avoir remporté le match aller 4-0 est toujours délicat : le risque de déconcentration est élevé face à un adversaire qui va tenter l’impossible et n’a rien à perdre. Milan aurait-il joué avec cette attitude si le résultat du match aller aurait été plus serré? Paradoxalement, c’est peut-être mieux de laisser la qualification en jeu après le match aller… en tout cas c’est ce que l’histoire de Milan enseigne. L’idéal reste bien évidemment de jouer le match aller en déplacement pour pouvoir mieux gérer le résultat ou tout donner dans un environnement rassurant, à domicile.
En encaissant très rapidement le premier but, l’AC Milan a immédiatement compliqué toute la soirée et est passé très près d’une élimination humiliante. Les Rossoneri ont offert une prestation masochiste, ils semblaient tout faire pour subir cette souffrance. Finalement, s’il fallait perdre un match, il valait mieux que ce soit celui là! Mais une élimination aurait eu des répercussions terribles sur l’équipe : cette défaite doit faire réfléchir. Il est impensable d’affronter une rencontre aussi importante avec autant de suffisance. Cette leçon doit servir une bonne fois pour toute et rappeller aussi les mauvaises prestations contre Zurich la saison passée, Bate Borisov et Viktoria Plzen cette saison. Pour retrouver de la crédibilité internationale, Milan doit prouver sa force à chaque match. Allegri a beaucoup à apprendre sur le plan international. Finalement, cette défaite sans influence sur la qualification peut être bénéfique pour cette équipe assez inexpérimentée. La joie et l’enthousiasme de pouvoir disputer les quarts de finale de Champions League feront aussi leurs effets. Galliani avait déclaré : « La peur s’en va, la qualification reste » et il avait raison. La défaite sera oubliée, ce qui reste, c’est la qualification mais aussi une équipe qui a prouvé être encore immature, sauvée par ses hommes d’expérience comme Abbiati et Van Bommel, les deux seuls joueurs titulaires à Londres et qui ont déjà remporté une Champions League.
Milan s’en est très bien sorti et 24h plus tard, la Juventus freinait à Bologne : le classement est maintenant complet et l’AC Milan est en tête. Les Rossoneri sont totalement maitres de leur destin. La Juventus semble à bout de course même s’il faudra continuer à s’en méfier car elle a un sacré caractère. Milan vit pratiquement la même saison que l’année passée. Après 26 journées de championnat, le classement voyait Milan en tête avec 55 points devant Napoli avec 52 points. Cette saison, Milan a 54 points, la Juventus 52, sans oublier Muntari… Milan reste l’équipe à battre et est maitre de son destin. Contre Lecce, Milan aura encore 10 joueurs indisponibles mais aussi incroyable que ça puisse paraitre, c’est peu face aux 12 ou 14 des matches précédents… En effet, surtout au milieu, la situation s’améliore légèrement avec le retour d’Aquilani (probablement sur le banc) et la possibilité d’aligner Muntari ainsi qu’Ambrosini. Flamini était sur le point de faire son retour mais a subi un coup avec la Primavera et devrait revenir la semaine prochaine à Parma. Ce sera la semaine des retours puisqu’il y aura normalement Boateng, Maxi Lopez, Seedorf voire même Gattuso, qui attend avec impatience la réponse officielle de ses tests physiques (qui devrait arriver lundi). Merkel fera son retour d’ici environ trois semaines alors que c’est le mystère autour de Pato. A en croire les dernières informations, Cassano pourrait faire son retour vers la fin du mois de mars ou début avril. Il y a donc peu de retours contre Lecce mais les renforts arriveront les semaines successives.
Dimanche à San Siro, Ambrosini et Muntari pourraient immédiatement être titulaires aux côtés de l’infatigable Nocerino. Van Bommel serait ainsi tenu au repos et Emanuelson devrait reprendre la place de milieu offensif derrière le duo Robinho – Ibrahimovic. En défense, Nesta n’a toujours pas récupéré, contrairement à Antonini, probablement titulaire aux côtés de Thiago Silva, Bonera et Abate. Peu importe la formation, Milan aura de toute façon une équipe largement supérieure à Lecce, qui compte de nombreux absents entre blessures et suspensions mais qui récupère Oddo, fuoriclasse absolu tant regretté à Milan. Même si ce match semble facile, les Rossoneri devront affronter cette rencontre avec la concentration nécessaire. La défaite à l’Emirates Stadium juste avant d’affronter une équipe qui menait 3-0 en 45 minutes au match aller doit absolument faire comprendre à l’équipe d’Allegri que le mental est au moins aussi important que la valeur des équipes et des joueurs. Alors, s’il vous plait messieurs, pas de mauvaise blague!
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