Magazine Entreprise

Doit-on séparer les banques de dépôts des banques d’affaires ?

Publié le 09 mars 2012 par Edelit @TransacEDHEC

Le programme de François Hollande comprend le souhait de séparer « les activités des banques qui sont utiles à l’investissement et à l’emploi, de leur opérations spéculatives. En quoi consiste cette proposition et à quoi servirait-elle ?

Tout d’abord, cette séparation se traduirait par un découpage des différentes activités bancaires en plusieurs filiales, tout en les laissant dans un même groupe. D’un côté, ce qui est nécessaire  au financement de l’économie sera protégé par des fonds propres importants et pourra être sauvé en cas de crise bancaire. De l’autre les activités considérées comme spéculatives ne pourront pas être financées par les ressources des activités de dépôts, seront soumises à des réglementations sur la prise de risque et ne profiteront pas de renflouement public  en cas de crise.

Quelle est l’utilité ?

L’objectif premier est de supprimer l’interdépendance entre les deux activités. En effet, on a vu depuis 2007 que quand la valeur des placements (toxiques) des banques s’effondre,  les pertes de ressources associées leur font prendre. Ceci génère une crise de confiance entre les banques qui ne se prêtent plus entre elles ou encore un rationnement du crédit. Le but d’une séparation est donc avant tout d’éviter qu’une crise financière ne touche la sphère réelle via la réduction des prêts accordés.

Quels sont les risques ?

Le premier risque est que ce « divorce » n’est aucun effet. La crise de 2007 a en fait touché les pures banques  d’investissement comme Bear Stearn ou Lehman Brothers, mais aussi les banques ne pratiquant que l’activité de dépôt comme Northern Rock, alors que les banques mixtes ont mieux résisté. Le deuxième est que le surplus de réglementation en matière de fonds propres intrinsèque à cette séparation pourrait inciter les banques  a restreindre les prêts à l’économie pour réduire leurs besoins en capital.

Mais ces risques sont minimes au regard des avantages, et cette séparation des activités sera efficace a condition de ne pas s’arrêter là et de l’accompagner par des mesures visant à responsabiliser les banques pour privatiser les pertes au lieu de les socialiser.

F.A.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Edelit 18215 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte