Alors que le donépézil (Aricept) est déjà utilisé dans le traitement des tout premiers stades de la maladie d'Alzheimer, cette recherche financée par le Medical Research Council britannique et l'Alzheimer's Society mais aussi les laboratoires Eisai et Pfizer, montre que la poursuite du traitement au cours des stades suivants, modérés et jusqu'à sévères de la maladie, peut aussi réduire le déclin cognitif lié à l'Alzheimer. Ces résultats, importants dans ce contexte d'expansion de la maladie et de recherche de traitements plus efficaces, jugés cliniquement importants par les auteurs, viennent d'être publiés dans l'édition du 8 mars du New England Journal of Medicine.
Les chercheurs ont ici étudié l'efficacité d'Aricept (donépézil) en poursuite de traitement au cours des étapes modérées et sévères de la maladie auprès de 295 patients atteints de la maladie d'Alzheimer d'Angleterre et d'Ecosse. Certains patients étaient assignés au hasard à continuer ou à cesser le traitement pour une période de 12 mois, en association ou non avec un autre médicament, la mémantine, utilisé également dans le traitement de la maladie d'Alzheimer et autres formes de démence. Les patients ont été divisés en 4 groupes, poursuite du donépézil + placebo, arrêt du donépézil, placebo donépézil + placebo mémantine, arrêt du donépézil, placebo donépézil + mémantine, poursuite donépézil + mémantine.
L'étude constate que les patients sous donépézil pendant plus de 12 mois présentent un déclin cognitif plus lent que leurs homologues sans donépézil. Cependant, précisent les auteurs, ces améliorations dans la capacité mentale et à gérer les activités quotidiennes associées au donépézil sont légères en comparaison du déclin global que tous les participants de l'étude. Mais il n'y a pas de petite amélioration du point de vue des patients, ajoutent-ils, et ces résultats ne manqueront pas d'interroger les institutions de santé sur le service médical ajouté par la poursuite du traitement, au-delà de symptômes modérés.
Les résultats sont en faveur de la poursuite du donépézil:
· Dans tous les groupes, la capacité mentale a diminué d'un score d'environ 9 au début de l'étude à un score de 3 à 6 après 52 semaines et d'un score d'environ 26 à 29 au début de l'étude à 34-42 après 52 semaines pour les fonctions de la vie quotidienne. Ces résultats indiquent une baisse globale importante de la capacité mentale et de la fonction cognitive au cours de la période d'étude de 12 mois.
· Les patients qui ont continué le donépézil ont gagné en moyenne 1,9 points de plus en « capacité mentale » et environ 3 points de plus sur les activités quotidiennes, par rapport à ceux qui ont abandonné le donépézil, ce qui suggère que la poursuite du traitement a été bénéfique.
· La sévérité de la maladie influence de façon significative et dans le sens inverse l'efficacité du donépézil.
· Les patients sous mémantine gagnent un petit effet bénéfiques sur les capacités mentales et à agir au quotidien,
· Mais l'efficacité du donépézil et de la mémantine ne différe pas significativement en fonction de l'association ou non avec l'autre médicament.
Les auteurs concluent quant à eux que chez les patients atteints de la maladie d'Alzheimer, sous une forme modérée à grave, la poursuite du traitement par donépézil sur 12 mois est associée à des bénéfices cognitifs significatifs, qualifiés au-delà d'écarts mineur et cliniquement importants.
Source: New England Journal of Medicine; 366:893-903March 8, 2012Donepezil and Memantine for Moderate-to-Severe Alzheimer's Disease (Visuel aricept.com)
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