L’exposition Louis Vuitton – Marc Jacobs présente l’histoire de ces deux figures marquantes de la mode et du luxe.
La partie Vuitton est didactique, les crinolines et autres trousseaux nous permettant de comprendre l’importance d’une malle volumineuse et solide au XIXème siècle. Avec des toilettes aussi élaborées, composées de multiples pièces et taillées dans de lourds tissus, les femmes avaient besoin de bagages à la hauteur. Les hommes n’étaient pas en reste non plus, nécessaires à barbes et boîtes à chapeaux étant également de la partie. Louis Vuitton se permettait même quelques innovation, une malle contenant un lit dépliant ou une valise renforcée. Le dernier défilé de la griffe avait pour thème l’invitation au voyage et l’ère industriel, le lien avec l’historique de Vuitton est donc plus qu’évident. Détail étonnant de la scénographie, les mannequins qui arborent de magnifiques tenues d’époque ont le corps, le visage et les cheveux en cuir. Le contraste est saisissant.
A l’étage, nous retrouvons l’univers déjanté de Marc Jacobs, un américain à Paris. Traversant des panneaux lumineux qui présentent les diverses sources d’inspiration du créateur, nous (re)découvrons ses silhouettes phares. Mélange des genres, audace, démesure et insolence sont au rendez-vous. Takashi Murakami, Richard Prince et Stephen Sprouse : Marc Jacobs, comme Versailles, ne collabore qu’avec des poids lourds. Le fétichisme tient haut la barre, une femme panthère aux talons vertigineux, des casques-cages, des jeux de miroirs indiscrets qui offrent des perspectives folles, des infirmières bâillonnées. La créativité explose et l’humour (voire l’ironie) n’est jamais loin. Et cela fait un bien fou.
Le spectacle est total. Cependant une scénographie mêlant le travail des deux hommes aurait été appréciable. Le passage direct du XIXème siècle à nos jours est un peu brutal et manque d’explications. Comment la mode est-elle arrivée chez Vuitton, grand spécialiste de la maroquinerie ?
De même chez Marc Jacobs, la mise en scène étouffe le propos du créateur. Et son mur d’inspiration ne nous permet pas vraiment d’appréhender le patchwork de collections présenté. Malgré tout, la visite est très agréable, le regard est conquis, étonné, ébloui et on se laisse transporter.
Photos : Javel / roughdreams.fr
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Louis Vuitton – Marc Jacobs
du 9 mars 2012 au 16 septembre 2012
Les Arts Décoratifs – Mode et textile
107 rue de Rivoli
75001 Paris
http://www.lesartsdecoratifs.fr/
Remerciements chaleureux à Diane Drubay