Je ne suis pas fan de James Bond et j’avais bien des a priori à propos de ce personnage de Jean Bruce, que je pensais être une copie de l’agent 007, avant que je découvre qu’il était arrivé dans les librairies quatre années plus tôt.
Mais les premières images du film m’ont retenu devant l’écran. Cette façon de multiplier le personnage, d’en faire des fragments juxtaposés. L’histoire m’a tout de suite paru insignifiante, pleine de clichés, de mauvais jeux de mots (mais qui font rire, comme le « groupe hippie », par exemple !), de coups de feu qui n’atteignent jamais le héros, n’étant que des pétards de fêtes, et je suis resté jusqu’au bout du film. Même si je ne suis pas capable de reconnaître toutes les références glissées dans ce film, nul doute qu’un certain nombre d’entre elles font leur effet dans ma perception : techniques de tournage, clins d’œil au cinéma des années 1960. Jean Dujardin joue ce personnage d’OSS 117 avec aisance, lui qui a une certaine allure d’acteur d’il y a cinquante ans, cheveux gominés, n’ayant pas peur du ridicule, regards et visage expressifs. Et le découpage de l’écran m’a beaucoup plu, surtout quand arrive la jeune espionne du Mossad, Dolorès (Louise Monot), vêtue de rouge, qui remplit l’écran en un nombre incalculable (pour le spectateur) de vignettes, comme si le regard d’Hubert, le charmeur, devenait celui d’une mouche, à facettes.
Tout le monde joue, dans ce film, les acteurs, bien sûr, Pierre Bellemare, Alex Lutz, et le réalisateur… Et le spectateur, assis sur son canapé, aussi.