A Toulon aujourd’hui, il veut mobiliser l’électorat populaire.
Et maintenant, cap à droite. A Toulon où il est attendu ce matin, Nicolas Sarkozy va donner la tonalité du second tour pour la majorité. Pour sa seule sortie politique de la semaine, le chef de l’Etat a choisi à dessein le thème de l’intégration.
Et maintenant, cap à droite. A Toulon où il est attendu ce matin, Nicolas Sarkozy va donner la tonalité du second tour pour la majorité. Pour sa seule sortie politique de la semaine, le chef de l’Etat a choisi à dessein le thème de l’intégration. Pour ce déplacement dans une ville du Sud très ancrée à droite (65 % dès le premier tour pour le maire sortant, Hubert Falco), il sera accompagné d’un fidèle : Brice Hortefeux, ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement.
L’objectif élyséen de cet entre- deux tours est clair : «Aller vers l’électorat populaire en renouant avec les thématiques du travail, de l’effort, de la sécurité et de l’immigration», confiait hier un conseiller du Président. L’analyse du chef de l’Etat est que la droite n’a pas su mobiliser au premier tour des pans entiers de l’électorat populaire qui s’était porté sur lui à la présidentielle en abandonnant le Front national. Il s’agit donc de lui redonner des gages et de lui dire que les fondamentaux sarkozystes de la présidentielle ne sont pas passés à la trappe.
Minimiser. A Toulon aujourd’hui, Nicolas Sarkozy prendra la parole à la préfecture du Var lors d’une cérémonie de décrets de naturalisation puis dirigera une réunion de travail avec «les services concernés par la lutte contre l’immigration clandestine». Il visitera également les «ateliers consacrés à l’autorité parentale» d’une maison de quartier.
Pour ne pas donner une image trop partisane du chef de l’Etat et lui éviter de s’immiscer dans un combat en cours, l’Elysée ne voulait pas se rendre dans une ville qui votera pour un second tour dimanche. Pas question non plus de tenir un meeting comme Nicolas Sarkozy l’avait fait - certes pour une élection nationale - avant les législatives de juin. Mais la proximité de Toulon avec Marseille où Jean-Claude Gaudin est en difficulté n’a rien d’un hasard. Une victoire du n° 2 de l’UMP dans la cité phocéenne permettrait à la majorité de conserver une des trois très grandes villes françaises et donc de minimiser l’ampleur des pertes de la droite dimanche.
Cités ouvrières. Statistiques à l’appui, les dirigeants de l’UMP se sont encore efforcés hier de démontrer que le premier tour n’a produit qu’un léger déplacement vers la gauche. «Depuis l’élection de 2001, 56 % des villes de plus de 10 000 habitants sont tenues par la droite. Un niveau jamais atteint sous la Ve République», a rappelé hier Alain Marleix, expert UMP de la carte électorale. Au soir du premier tour, l’UMP a cédé à la gauche 8 de ces villes. Et elle en a gagné deux, le Puy-en-Velay et Chaumont, grâce à deux ministres, Laurent Wauquiez et Luc Chatel. L’UMP note qu’avec un solde de six villes gagnées, le PS reste très loin de son objectif annoncé de reconquête de 30 à 50 villes. Le bilan de dimanche n’a rien à voir, insiste le secrétaire général de l’UMP Patrick Devedjian, avec la punition infligée à la gauche en 2001 : «Tous les ministres de Jospin avaient été battus [quelques-uns avaient en fait été élus : Fabius, Glavany et Sapin, ndlr], en 2008, nous avons 14 ministres élus ou réélus et 8 en ballottage.» Comme l’Elysée, l’UMP explique par ailleurs qu’il n’y a pas eu de «vote sanction». S’ils avaient voulu sanctionner le gouvernement, les électeurs se seraient déplacés, notamment dans «les cités ouvrières» gagnées en 1995 et 2001 dont Marleix note avec satisfaction qu’elles sont restées à droite : Mantes-la-Jolie, Drancy, Epinay, Saint-Dizier, Bourges, Montluçon…
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