Nury - Brüno © Dargaud - 2011
Afrique, 1830. Un enfant de la tribu des Petits Namaquas interrogent son père. Il souhaite comprendre pourquoi les femmes et les hommes de sa tribu pleurent en silence durant cette veillée autour d’un feu. « Elles pleurent leurs hommes disparus (…). Ils pleurent pour leur tenir compagnie (…). Je pleure parce que je suis leur chef. Leur souffrance est aussi la mienne » lui répond le vieil homme. Et ce jeune garçon qui ne pleure pas se nomme Atar Gull.
Au loin, le brick du Capitaine Benoît vogue vers les côtes africaines. Il vient chercher sa marchandise qu’il livrera ensuite outre-Atlantique. Alors que ses cales sont remplies de ce précieux « bois d’ébène », il est attaqué par Brulart, un négrier sanguinaire aux méthodes mercantiles peu orthodoxes. En moins d’une année, Atar Gull passe de mains en mains. Capturé par Taroo, chef de la Tribu des Grands Namaquas (qui livrent une guerre sans merci aux Petits Namaquas), il est ensuite marchandé au prix fort au Capitaine Benoît, puis rapté par Brulart et enfin vendu à Tom Will. Ce dernier le fera travailler dans sa plantation de coton.
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Depuis que j’ai lu la première chronique de cet album, je m’étais représenté des visuels en noir et blanc. Et malgré toutes mes escapades virtuelles sur vos chroniques, malgré les nombreuses séances de feuilletage de l’album, je n’ai pu m’empêcher de regretter encore la présence de ces couleurs sur ce récit au moment de débuter ma lecture. Je crois que j’y ai longtemps cherché la possibilité de me replonger dans un album dont la force égale cette d’Elmer, titre que j’avais fortement apprécié et dont je pensais retrouver dans Atar Gull une sorte de prolongement.
… Si prolongement il y a, c’est sur la question de l’oppression et de l’avilissement de peuples trop longtemps jugés « inférieurs » en raison de leurs croyances ou de leurs couleurs de peau. Excepté ce point commun, les deux récits souffriraient malheureusement trop d’une quelconque forme de comparaison dans le traitement du sujet.
Il m’est difficile de trouver une discordance entre le travail des deux auteus. La découpe des planches guide le regard de manière fluide et donne le tempo durant la lecture. Je m’attarde rarement sur la mise en couleurs pourtant, la colorisation réalisée par Laurence Croix est efficace. Par exemple, le rouge vif qu’elle a retenu pour marquer les scènes de fortes tensions est concluant, sa présence équivaut à mille mots, elle aide fortement à soulager la narration de détails encombrants. De mêmes, on a l’occasion de contempler de belles scènes nocturnes, ocrées, qui rendent bien compte des jeux de lumière offerts par un feu de bois (pour les scènes en extérieur) ou une lanterne (en intérieur).
Je vous conseille cet album.
Les chroniques de Jérôme, Yvan, Lunch, Joëlle, Choco, Arsenul.
« Atar Gull »
Ou le destin d’un esclave modèle
One Shot
Éditeur : Dargaud
Collection : Long Courrier
Dessinateur : BRÜNO
Scénariste : Fabien NURY
Dépôt légal : octobre 2011
ISBN : 978-2205-06746-0
Bulles bulles bulles…
Cinq pages à visionner sur le site de Brüno.
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