Mardi dernier, une neige floconneuse tombait doucement, comme si un oiseau géant au plumage immaculé survolait la région, en laissant tomber ses plumes pour enjoliver le paysage. Un soleil timide essayait vainement de percer une couverture nuageuse pourtant amincie.
À chaque pas de raquette, la neige brillante comme des minis diamants, s'effilochait lentement à cause du déplacement d'air. Des lièvres ont parcouru la piste avant moi. La couverture blanche au sol étant trop épaisse, elle oblige ces rongeurs à emprunter le sentier des raquetteurs, afin de se déplacer rapidement et éviter une rencontre mortelle avec maître renard.
Deux jours plus tard, il pleut à boire debout, il vente pour écorner les bœufs. Le magnifique paysage de mardi s'est évanoui, laissant place à la grisaille printanière; comme au théâtre, lors d'un changement d'acte.
Lo x