#placeaupeuple… sur le net aussi !
Quand j’ai vu cet article publié sur le site 01.net, j’avoue avoir ressenti une grande fierté à la lecture de celui-ci, ainsi qu’une certaine satisfaction personnelle à constater que le mouvement auquel j’adhère prenne une position aussi avant-gardiste sur ce thème des libertés sur Internet, pour lesquelles je me bats également, comme ceux qui me lisent régulièrement le savent… Bravo à Sophie Duvauchelle et à tous ceux qui ont rendu possible ce travail là :
En total désaccord avec la politique numérique de l’UMP, Jean-Luc Mélenchon milite pour que les TIC (technologies de l’information et de la communication) soient mises « au service de l’émancipation des êtres humains ».
Pascal Samama Le Front de Gauche prend le numérique à bras le corps. On pourrait croire que le parti du candidat Mélenchon se contente des meetings et des distributions de tracts sur les marchés. Pas du tout ! Il s’est doté d’un arsenal numérique qui se compose d’un site et d’une webApp compatible avec tous les appareils qui gèrent le HTML5. Des applis sont également en cours de réalisation. Mais, au-delà de la web campagne, le parti a des positions tranchées sur les grands sujets liés aux nouvelles technologies.« Un débat qui n’a jamais eu lieu »
Sophie Duvauchelle (coresponsable de la commission Numérique) et Jérôme Relinger (membre de la direction nationale et responsable de la commission NTIC du PCF) nous ont reçus pour expliquer leur approche. « Le numérique est avant tout un choix politique, même s’il repose sur une technique. Pour preuve, les dernières révolutions se sont appuyées sur ces technologies. Nous voulons qu’ici aussi, les citoyens s’impliquent », nous explique Sophie Duvauchelle. Pour cela, un wiki a été mis en ligne pour donner la parole à ceux qui désirent la prendre. Il ne s’agit pas seulement d’alimenter une réflexion, mais « d’écrire un projet numérique ambitieux. » À ceux qui pensent que le Front n’a pas de réel projet, Jérôme Relinger répond : « Le numérique nécessite un débat qui n’a jamais eu lieu en France. Dans ce domaine, on ne peut décider à trois et imposer arbitrairement sa vision à l’ensemble de la population. » Pour ces militants, le débat numérique n’est pas différent des autres projets sociaux : « Des partis (de droite, Ndlr) prônent la concurrence dans le matériel et la non-concurrence dans l’immatériel. Ils oublient que même dans le numérique, c’est l’humain qui prime. Il y a un rapport de force entre la société du péage et celle du partage. » Le lien avec l’Hadopi et la licence globale est fait.S’inspirer du modèle de la Sécurité sociale
Pour le Front de Gauche et le Parti Communiste, la loi mise en place par l’UMP est le « poisson pilote » d’un projet mondial de contrôle qui apparaît avec l’Acta. Quant à la licence globale, elle ne répond pas réellement aux enjeux posés. D’autres alternatives sont explorées comme l’adaptation du modèle de la Sécurité sociale à celui de la culture ou en créant un service de téléchargement public. « La culture est, comme la santé, un bien commun qui doit être accessible à tous, précise Sophie Duvauchelle. Il faudrait mettre en place un système de cotisation qui est plus juste qu’une taxe. » Pour Jérôme Relinger, il est préalablement nécessaire de « reconstruire un pôle public des télécommunications composé d’acteurs du public et du privé ». Dans tous les cas, comme l’a affirmé Jean-Luc Mélenchon à différentes occasions, le Front de Gauche est anti-Acta, pour la protection des données personnelles, pour la neutralité du Web, pour le logiciel libre et pour la création d’une discipline scolaire adaptée aux enjeux. Cela a le mérite d’être clair ! Enfin, nous avons demandé aux deux responsables s’ils se sentent proches d’organisations comme le Parti Pirate ou les Anonymous. « Le Parti Pirate ne présente pas de candidat et ne veut pas s’engager pour l’un ou l’autre », explique Jérôme Relinger. Quant aux internautes masqués, Sophie Duvauchelle est claire : « Nous sommes parfois d’accord avec les combats qu’ils mènent, mais la plupart de leurs actions sont contre-productives, comme le blocage du site du Parlement européen. Cela ne débouche sur rien. Et puis, le temps de la révolte n’est pas celui de la révolution. » Les idées avancées par le Front sont effectivement révolutionnaires. Seront-elles reprises ou débattues par les autres partis qui, dans ce domaine, ont moins d’imagination ?
je ne suis pas tout à fait d’accord avec la position de Sophie quant au Parti Pirate et aux Anonymous, mais j’aurai l’occasion je l’espère de le lui dire de vive voix bientôt, arguments à l’appui. Elle publie sur son blog le texte de l’Appel du Front de gauche du numérique, que je suis heureux de partager également ici, et que j’invite à relayer généreusement :
En 2012, il faut chasser la droite au pouvoir. Cette droite qui a systématiquement attaqué les droits des internautes-citoyens, qui a favorisé les oligopoles privés au détriment de l’intérêt général, qui a impulsé jusqu’à les exporter dans des dictatures l’utilisation d’outils numériques de contrôle et de surveillance policière, qui a signé au nom de la France l’accord ACTA.
La politique menée par l’UMP au pouvoir depuis 2002 a poussé de nombreux acteurs associatifs et de nombreux citoyens non membres d’organisations à combattre des lois liberticides (DADVSI, LOPPSI, HADOPI, LCEN…), la carte d’identité biométrique, les fichiers policiers ou le fichage des écoliers. Des combats ont également été menés pour la neutralité du Net, pour défendre un réseau libre, pour la limitation des intrusions dans la vie privée et des usages de la biométrie, pour le logiciel libre et les formats ouverts menacés par les brevets logiciels, pour promouvoir la libre circulation de l’information et de la connaissance etc. Ces combats, les partis et individus membres du Front de Gauche les ont également menés, et nous savons que notre responsabilité est grande pour porter la nécessaire alternative politique et sociale. Notre méthode est celle de l’implication populaire, annonciatrice de la révolution citoyenne.
Pour promouvoir une alternative de société reposant sur la justice sociale, le progrès humain et l’intérêt général – en un mot la République sociale –, le Front de Gauche du Numérique mène la bataille pour l’avènement d’une telle société, à l’heure du numérique. C’est pourquoi nous appelons les citoyen-ne-s qui le souhaitent à nous rejoindre pour faire enfin aboutir ces combats et favoriser un avenir où les techniques numériques de l’information et de la communication soient enfin mises au service de l’émancipation des êtres humains.
Les signataires s’engagent à promouvoir des mesures d’alphabétisation numérique large, les droits fondamentaux du Citoyen dans le monde numérique, l’avènement d’une civilisation du partage des biens communs, l’universalisation de la connaissance et de la culture, les libertés et la non-intrusion dans la vie privée, des moyens pour garantir les droits des salarié-e-s dans le travail intellectuel.
L’école est pour le Front de gauche du numérique une préoccupation centrale. Outre la nécessaire généralisation des logiciels et ressources libres, les signataires s’engagent à promouvoir un indispensable enseignement de l’informatique pour tou-te-s sous la forme d’une discipline scolaire.
Nous avancerons également, en lien avec les autres Fronts de Gauche thématiques et notamment ceux de la Culture et de la Recherche, pour proposer des modèles alternatifs aux systèmes actuels concernant les brevets et les droits d’auteur au service de l’intérêt général et des créateurs.
Le Front de Gauche du Numérique appelle à le rejoindre toutes les personnes désireuses de s’impliquer dans l’écriture d’un projet numérique ambitieux en investissant son site de travail collaboratif dédié à la partie numérique du programme présidentiel et législatif du Front de Gauche.
Premiers signataires :
- Martine Billard, Députée de Paris, co-présidente du Parti de Gauche
- Jean-Pierre Brard, Député de la Seine-Saint-Denis et Maire honoraire de Montreuil
- Gérard Blanchet, membre fondateur, secrétaire départemental Gauche Unitaire Allier
- Stéphane Bortzmeyer, membre fondateur, ingénieur informaticien
- Guillaume Desguerriers, co-responsable de la Commission Développement écologique et social de l’Union des FAmilles Laïques
- Emmanuel Dessendier, membre du comité de rédaction de la revue ÉcoRev’
- Sophie Duvauchelle, membre fondatrice, co-responsable de la commission Numérique du Parti de Gauche et membre de l’April
- Frank Mouly, membre fondateur, membre du Conseil national du Parti communiste français chargé de l’information et de la communication numérique
- Philippe-Charles Nestel, membre fondateur, membre de l’April et de Libre Accès
- Jérôme Relinger, membre fondateur, membre de la direction nationale et responsable de la commission NTIC du PCF
- Vincent Riquer, président de Grenoble Wireless
- Anita Rozenholc, membre du comité de rédaction de la revue ÉcoRev’
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