Flashback – Le serpent

Par Bebealien

Petite séance piqure de rappel aujourd’hui, pour un petit film passé quasi inaperçu lors de sa sortie en salle, et pourtant bien plus efficace que ce que son piètre marketing laissait entrevoir. Aujourd’hui disponible en DVD chez vos charcutiers, un bon petit polar bien troussé à découvrir.

Le Serpent – Petit polar français réussi

Vincent est un photographe de mode, spécialisé dans la lingerie. Son couple bat de l’aile et il est sur le point de divorcer. Un soir, il se retrouve piégé par une jeune mannequin qui l’accuse à tort de viol. Petit à petit, Vincent se rend compte que Joseph, un ancien camarade de classe, est derrière cette accusation. Joseph fini par piéger Vincent et le fait accuser de meurtre. Alors que toutes les preuves sont contre lui, Vincent se décide à réagir pour éviter de tout perdre.

Une très belle affiche, ce qui est rare en ce moment…

Les polars français récents réussis se comptent sur les doigts de la main. C’est même accablant de le constater. La plus part des sorties alignent des récits incohérents, bêtement violents ou vulgaires, avec des personnages mal brossés ou tellement héroïques qu’ils en sont ridicules.

Eric Barbier réalise un film relativement original. Le chantage au cinéma est un sujet qui a déjà été maintes et maintes fois traitées. Mais Barbier mélange ce sujet avec une sombre histoire de vengeance et incorpore à l’histoire ce personnage de Joseph, destructeur au possible et dont les motivations restent floues jusqu’à la dernière bobine du film.

Joseph (Cornillac), sombre personnage aux buts inconnus…

Pour donner de l’épaisseur à son film, Barbier s’entoure d’un casting solide. Yvan Attal tout d’abord, toujours aussi impeccable dans ses rôles de mecs moyens, souvent border-line. Il campe un personnage complexe devant mentir à une bonne partie de son entourage tout en menant une course contre la montre pour empêcher Joseph d’exécuter son plan et la police de l’attraper. Il prouve une fois de plus qu’il est définitivement sous-exploité au cinéma.

Dans le rôle de Joseph, Clovis Cornillac est toujours aussi brillant. Attaché à des rôles de beaufs ou de paysans bourrins, il incarne ici un personnage un petit peu plus fin que d’habitude, et avec un vrai potentiel terrifiant. Clovis est comme toujours parfait. Mais quelque chose me titille et je continue à penser que ce garçon peut aller beaucoup plus loin et qu’il explosera véritablement le jour où un réalisateur lui donnera enfin un rôle à la mesure de son talent.

Vincent (Attal) doit prouver son innocence

Beau casting de seconds rôles également avec Simon Abkarian en avocat féru de justice (et vu en méchant dans Casino Royale) ou Olga Kurylenko en mannequin/femme-piège (vue dans Hitman et James Bond Girl de Quantum of Solace, le prochain opus des aventures de l’espion britannique) ou encore Gérald Laroche ou Pierre Richard…

Eric Barbier réussit son film en allant au bout de son concept. La véritable motivation de Joseph, dévoilée à la fin, est un petit peu décevante, mais finalement se tient. On s’attend à quelque chose d’énorme, c’est finalement un troma peu original qui l’anime. Mais ce manque délibéré d’originalité se conçoit car étant noté d’une certaine touche de réalisme, et au finish sert le film plus qu’autre chose.

Olga Kurylenko, dangereux appât… et définitivement bombe atomique…

Quoi qu’il en soit, Le Serpent réussi son coup, et sans être le film qui va révolutionner le genre, fait particulièrement bonne mine, parmi la masse des mauvaises productions récentes sur des thématiques similaires. Une chose est sure, je veux voir plus souvent Attal au cinoche et Cornillac dans des rôles d’enflure !