Marc Landré, sur son blog Les Dessous du Social : « Plus c'est gros plus ça passe (...) Sauf que jusqu'à présent le ministre du Travail et de l'Emploi, Xavier Bertrand, parlait lui de 250 000 offres (...) Bref, moitié moins. Il continue d'ailleurs toujours de citer ce chiffre après l'intervention du chef de l'État. Quant à ses prédécesseurs, ils avançaient régulièrement le nombre de 300 000. En une émission, on a donc eu une inflation de 100%. Un phénomène digne de la multiplication des petits pains (...) »
Marc Landré qui précise : « D'où sort ce chiffre de 500 000 ? En fait, de nulle part. C'est un chiffre pifométrique et fantasmagorique (...) Il est tiré, à l'origine, d'un sondage réalisé il y a quelques années par les chambres des métiers afin d'estimer le nombre d'emplois non pourvus dans leurs secteurs d'activité (...) »
Michel Abhervé sur son blog : « On ne peut que regretter que ses interviewers ne lui aient pas demandé d’où il sortait ce chiffre, car il aurait été bien en peine de répondre. En effet, les chiffres annoncés varient considérablement, selon le contexte, car personne n’a été à ce jour capable de produire une méthode un tant soit peu fiable d’élaboration d’un chiffre reconnu (...) » Lire aussi : 500 000 emplois non pourvus, 164 789 offres disponibles à Pôle emploi : cherchez l’erreur
Conclusion à laquelle arrivait déjà le site Cadre Emploi qui citant une étude réalisée par deux chercheurs du Centre d'Etude pour l'emploi, en 2009
« (...) sur 13 millions de contrats de travail signés chaque année, il est assez logique qu'en moyenne 400 000 offres soient disponibles en même temps et ne trouvent pas preneurs instantanément. Tout simplement (...) nombre de recrutements supposés restent totalement virtuels (...) Exemple : un appel d'offres auquel plusieurs entreprises répondent. Pour arracher le marché, elles prévoient chacune un certain nombre d'embauches, mais au final, une seule recrutera réellement (...) Les besoins des perdants seront néanmoins comptés comme besoins réels (...) »
Ce qui est confirmé par le site Bezz : « En 2010, selon l’Apec, 100 992 offres d’emploi de cadres informaticiens ont été diffusées… pour 26 500 recrutements bruts … et 4000 créations d’emploi “nettes”. Le rapport entre les créations d’emploi nettes et le nombre d’offres d’emploi diffusées (rien que par l’Apec) est donc de … 1 pour 25 »
Au delà de ces recrutements virtuels, quels sont les autres types de postes non pourvus. Et surtout de quelle qualité sont-ils ?
Une visite sur le site de Pôle Emploi s'imposait. Nous avons sélectionné 3 offres, assimilées dans l'esprit de notre Président à des emplois et qui feront probablement partie des « emplois non pourvus » pour un certain temps
Professeur / Professeure à domicile
Expérience exigée : 2 ans
Formation : Bac+5 et plus ou équivalent Mathématiques Exigé
Salaire indicatif : Horaire de 15 à 25 €
Durée hebdomadaire de travail : 2 H00 Hebdo
Aide ménager / ménagère à domicile
Expérience : Expérience exigée de 3 mois
Salaire indicatif : Horaire de 9,22 €
Durée hebdomadaire de travail : 2H00 Hebdo
Animateur / Animatrice d'atelier artistique ou ludique
Expérience : Expérience exigée de 2 ans
Salaire indicatif : Horaire de 12 à 20 €
Durée hebdomadaire de travail : 6H00 Hebdo
Vous pourrez constater par vous même que ces trois exemples sont loin d'être marginaux, en vous rendant sur le site de Pôle Emploi !
Qu'ajouter, si ce n'est que nous aurions souhaité que le Président candidat ait accepté, au moins une fois, durant son quinquennat, à titre d'expérience, ce type de jobs. Ce qui lui aurait certainement évité de n'avoir comme proposition contre le chômage, qu'un référendum destiné à imposer des formations aboutissant à des emplois ... de quelques jours ou semaines !
Crédit et copyright photo
Le JDD