Une enveloppe de 30 milliards de dollars, aucun projet réalisé en cinq ans
Les chemins de fer, illustration de l’échec de la politique des grands projets
L’échec est total. Dans les chemins de fer, l’Algérie a tout raté. Aucun des grands projets ferroviaires annoncés depuis 2005 n’a encore vu le jour. Ni la réalisation d’une grande gare à Alger, ni la nouvelle ligne ferroviaire Thenia?Bordj Bou Arreridj, ni le fameux TGV Est?Ouest. Rien. Les échecs se sont multipliés, entre annulations de contrats en milliards de dollars attribués à des groupes locaux et étrangers et appels d’offres infructueux faute de candidats.
Cette succession d’échecs n’a pas fait bouger le gouvernement. Pour preuve, l’Anesrif continue d’annuler des contrats ou de déclarer des appels d’offres infructueux. Dernier exemple en date : mercredi 7 mars, l’appel d’offres relatif à l’étude de réhabilitation et modernisation des 80 gares ferroviaires de la SNTF a été déclaré infructueux. Raison invoquée : l’inéligibilité des soumissionnaires.Une semaine auparavant, l’Anesrif publiait une mise en demeure à l’adresse du groupement sino?turc CCECC et Ozgun en charge de la réalisation de la nouvelle ligne ferroviaire Thenia?Bordj Bou Arreridj pour plus de 1,7 milliard d’euros. Le projet, attribué en juillet 2009, accuse un retard de plus de deux ans. Pourtant, cette ligne est stratégique pour le développement du trafic ferroviaire entre la capitale et l’est du pays. La ligne actuelle ne satisfait plus la demande en matière de fret et de transport de voyageurs.De nombreuses annulations de contrats en 2011L’année 2011 a été très riche en annonces d’annulations de contrats attribués, souvent après un avis défavorable de la Commission nationale des marchés publics, et en appels d’offres infructueux dans le secteur des chemins de fer. Ainsi, le 19 octobre 2011, l’Anesrif rendait publique une liste de six projets d’études déclarés infructueux en raison du manque de concurrents ou de la non?conformité des offres. Parmi ces projets figuraient les études du contournement d’El Eulma, pour une vitesse d’exploitation de 160 km/h, et les études de 70 km de chemins de fer sur la ligne Sétif?El Gourzi, également pour une vitesse d’exploitation de 160 km/h. Des bureaux d’études algériens (Saeti et Sidem) et étrangers (Obermeyer/Bernard), qui avaient répondu aux appels d’offres, n’ont pas été retenus tandis que deux projets d’études n’ont reçu aucune offre.Depuis, on ignore si l’Anesrif a relancé ces projets. Toujours en 2011, le 6 mai, la même Anesrif annonçait l’annulation des appels d’offres pour la réalisation des nouvelles lignes ferroviaires à voie unique entre Boughezoul et Tissemsilt, sur 139 km et celle entre Boughezoul et M’sila, sur 151 km. Elle avait également annulé un autre appel d’offres portant approbation des études d’exécution, ainsi que le suivi et le contrôle des travaux de réalisation de la ligne ferroviaire à double voie électrifiée entre Birtouta et Zeralda. Des projets lancés en 2009 et 2010.