Plants And Animals c’est ce trio montréalais que l’on a découvert en 2008 avec le déguindé Parc Avenue. Ca partait dans tous les sens et il était alors compliqué de prédire la future orientation du groupe. La La Land en 2010 était plus affiné et gracieux (malgré son horrible pochette). Et si je ne vais pas vous la jouer "album de la maturité", force est de constater qu’ils touchent ici à une certaine épure, plus "adulte" dira-t-on. Le trio a quoi qu’on en dise un charisme naturel qui transforme cette Americana somme toute assez banale en un bel ouvrage de classicisme rock. Il était temps.
The End Of That est donc un album studio. Enregistré entre Montréal et Paris pour être précis, bien qu’il soit impossible de distinguer la provenance de tel ou tel titre. Le trio qu’on sent très proche est en pleine crise existentielle ("Crisis !") et ils ont choisi d’en faire moins afin d’en exprimer plus. C’est un album "gueule de bois", à la nostalgie profonde. Qui comprendra les paroles de Warren C. Spicer saura de quoi je veux parler. Depuis Grant Buffalo peu de groupes avaient autant détourné le folk-rock américain des années 70 de cette manière. La typographie de la pochette rappelle également à cette filiation avec Harvest en première ligne.
Si l’album est de niveau constant dans les arrangements, on note quand même quelques arbres qui dépassent de la forêt. Je pense notamment au single en puissance "Lightshow" et son style très Bruce Spingsteen. Egalement le déjà nommé et très Pavement "Crisis !" qui monte en un crescendo infernal. Sans oublier la montagne russe "2010" dont l’intensité évoque Bright Eyes, la beauté des arpèges boisés de "Before" ou la progression au piano très McCartney de "No idea". Si l’on ne touche pas au sacré, on passe au minimum une heure de bonne ballade américaine.
En bref : un joli disque d’Americana électrique par un groupe qui s’est assagi et recentré sur son propos.
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