En général la conversation se termine toujours par « Mais monsieur Grandsimon!! l'élection c'est dans deux ans! » et ma réponse est toujours « et oui! je sais bien ma bonne dame :-) ».
C'est quelque chose de très bizarre qui se reproduit régulièrement dans le microcosme Luzéen. En général c'est pendant la période où il y a le plus d'activité, où il y a le plus de travail et de touristes, que « les gens », qui ne sont pas des habitués de ma maison, passent à l'hôtel pour me parler de politique locale, et surtout sonder mes intentions.
Je ne sais pas si c'est l'espoir de passer inaperçu, dans la foule qui entre et sort de l'hôtel, ou bien si c'est parce qu'il y a comme un buzz dans le village, mais c'est toujours au moment où je suis le plus débordé que je vois des nouveaux visages me demander « si j'ai un petit moment? ». Pendant les vacances de février ça m'a d'autant plus interpellé que l'australienne était partie dans un long trek en raquettes et que je me retrouvais tout seul à gérer l'hôtel.
Bref, j'ai eu mon lot de visites étranges et souvent intéressantes ces derniers temps. Comme toujours, on m'a apporté des informations, et puis des rumeurs. Comme toujours, je n'ai pas essayé de faire le tri et je n'ai pas l'intention de les commenter ici. Mais en repensant à toutes ces visites, à toutes ces conversations, il me reste un grand sentiment de tristesse car j'ai l'impression que les Luzéens en ont lourd sur la ...., ils sont inquiets, très inquiets pour leur avenir.
Au désespoir de beaucoup de monde, depuis quatre ans je me suis abstenu de commenter la gestion de la commune de Luz au jour le jour. J'ai pris parti sur les gros dossiers bien sûr, je devrais dire LE gros dossier, mais je n'ai pas été le chef de l'opposition que beaucoup souhaitaient. La phrase qui me revient en tête et qui me fait toujours sourire, c'est celle de cette dame qui disait à son entourage « Ce Grandsimon, il ne se mouille pas .. quand même? » sur un ton de reproche évident.
Tous ces gens ont raison. Il était légitime de m'effacer de la vie publique locale pendant une période qui a été particulièrement douloureuse pour ma famille, mais je ne peux pas continuer à apprécier le calme et la sérénité du non-engagement pour toujours. Ce « profil bas » tellement agréable dans une période ou j'avais besoin de me concentrer sur ma famille, se terminera avant la prochaine échéance électorale, que je sois candidat ou pas.
Avant la fin de l'année il faudra que je dise clairement si je serai ou non le chef de file d'une nouvelle offre de changement pour Luz en 2014. Je sais, de dire ça, ça fait un peu celui qui se la pète.... mais en fait ça traduit exactement l'esprit dans lequel je me trouve en ce moment, ainsi que les demandes des gens qui m'entourent et qui me disent, chacun à leur manière: « Mais monsieur Grandsimon!! l'élection c'est dans deux ans! »