J'ai lu récemment une excellente analyse d'un album de Gustave Doré (le célèbre illustrateur romantique), intitulé Dés-Agréments d'un voyage d'Agrément (1851), dans la revue électronique Textimage. C'est une amie, Susan Pickford (maintenant Maître de conférences à l'université de Paris-XIII), qui s'est chargée d'expliquer toutes les complexités narratologiques de cette proto-bande dessinée. Un peu théorique et jargonnant à mon goût, mais passionnant quand on s'intéresse aux rapports entre texte et image à l'époque romantique, ou de manière générale à l'histoire de la bande dessinée.
Vous excuserez la piètre qualité de l'image, c'est tout ce que j'ai trouvé sur le web. Au moins, on peut voir que Doré s'amuse avec les conventions naissantes de la bande dessinée (alignement de cases, sur lesquelles ici un importun a marché). Le livre a été réédité récemment, avec une introduction d'Annie Renonciat, par une petite maison d'édition du Gers, Le Capucin, pour ceux que cela intéresse. Dans le même registre, son Histoire de la Sainte Russie est disponible à meilleur marché, et c'est tout aussi désopilant. Pour les parisiens, j'ai vu ce dernier ouvrage à pas cher, récemment, dans un Mona Lisait. Ci-dessous une image qui commente la manière ridicule dont le spectre de la désastreuse campagne militaire napoléonienne, en Russie en 1812, est agité devant des soldats français.