Le 8 mars c’est la journée de la femme, oui oui. Il convient donc socialement de partager de la « female music », centrale. Profitons de cette playlist spéciale « Meufs » sortie chez Ninja Tune, réunissant les papesses ninjettes.
On débute l’écoute avec Mme Andreya Triana, chronologiquement, elle fut la première femme à faire partie du tableau Ninja Tune. Baignant dans la musique depuis l’âge de 7 ans, on l’associe volontiers à Bonobo qui a été derrière l’instrumental de son LP « Lost Where I Belong », et de l’EP préalable. A la fois une jolie réussite solo, et en même temps une collaboration fidèle au sein du groupe de Bonobo, c’est ça le féminisme: non renfermé sur lui-même, ouvert sur le monde masculin. Titre inédit, à découvrir.
On poursuit avec Speech Debelle, qui vient de sortir son 2ème album « Freedom of Speech ». Mon titre préféré, du texte, du rythme, extrait du 2nd opus… Bon dieu je l’ai loupé à la Marquise (Lyon) la semaine dernière !
On enchaine avec un titre réunissant Yppah, jeune texan originaire du Mexique, turntablist et instrumentiste rock (basse, guitare), et Anomie Belle. Productrice, chanteuse et musicienne multi-instrumentiste (violoniste émérite), sa musique trip-hop/folktronica baigne d’instrumentations classiques et de rythmes down-tempo. Figurant sur le 3ème album de Yppah signé chez Ninja Tune, encore une fois, une belle collaboration mâle, femelle !
La princesse électro Tokimonsta prend la suite avec Bright Shadows, extrait du maxi 2011 « Creature Dreams ». Issue de la scène abstract hip hop Californienne et plus largement connue sous le label Brainfeeder, elle est programmée dans le cadre des Nuits Sonores 2012. On continue dans les djettes avec Mia Dora et son remix d’un titre de Roots Manuva, qu’on ne présente plus. La jeune Anglaise Emika clôt cette compile girly avec une musique industrielle triturée. Établit à Berlin, elle se fait un nom depuis 2 petites années dans la post-techno moderne.
Plutôt une jolie playlist assez révélatrice d’un univers mixte où les femmes sont mises en avant autant pour leurs carrières solo que leurs collabes avec le sexe opposé. Les médias rabâchent sans cesse des exemples de cas victimaires qui augmentent les clichés sur les femmes. Outre la promotion d’un féminisme d’exclusion et moralisateur, cela ne favorise en rien l’abolition des clichés sexistes et favorise le distinguo social et de reconnaissance homme-femme. Dans l’art, la culture, la musique, la femme artiste n’est ni muse, ni soumise. Pas de longs discours juste la démonstration du pied d’égalité créatif.