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Pour Béatrice Didier, professeur émérite à l'Ecole normale supérieure, "Ce dictionnaire mettra en évidence la créativité féminine, tant en littérature qu’en arts visuels et en sciences. Il contribuera à la découverte de femmes jusqu’ici inconnues et sera, par lui-même, un réseau, établissant des liens entre les femmes de tous les temps et de tous les continents ainsi qu’entre toutes les formes de création".
Ilona Kovács, maître de conférences à l’Université de Szeged et traductrice littéraire y participait en tant que coordinatrice de la partie hongroise de l'ouvrage et auteur de plusieurs entrées de ce futur dictionnaire. D'après elle, il y aura 114 entrées pour la Hongrie dans tous les domaines où les femmes se sont illustrées. La littérature à elle seule représentera une bonne trentaine d’entrées individuelles. Outre ces dernières, il y en aura qui seront consacrées à des articles de synthèse concernant plus particulièrement des généralités d'époques ou d'écoles. Elle précise "Il va de soi que Márta Mészáros ou Ildikó Enyedi ont leur entrée particulière, mais Erzsébet Szőnyi par exemple fait partie du grand article musical, puisqu’elle est moins connue comme compositrice et elle a surtout du poids dans l’enseignement de la méthode Kodály dans le monde".
Une Hongroise qui retiendra notre attention, fera certainement l'objet d'une entrée de ce Dictionnaire des femmes créatrices. Il s'agit de Sarolta Vay. Née à Gyón, au sud-est du département de Pest, en 1859, dans une famille de l’aristocratie, elle reçut de son père militaire, le comte Ladislav Vay de Vaya, une éducation masculine. Il l'initia à l’escrime et à l’équitation. Elle étudia dans plusieurs universités hongroises et allemandes et sa famille ayant connu des difficultés financières, elle aborda une carrière journalistique, en particulier dans les journaux Pesti Hírlap, Új Idők mais aussi dans des publications mondaines telles Magyar Szalon et Magyar Géniusz. Elle y tenait des chroniques historiques. Dix volumes de ses œuvres complètes parurent d'ailleurs de son vivant. Jusque là rien de très original, pensera-t-on. Cependant, on apprendra bien vite qu'elle a des liaisons féminines, qu'elle se marie avec une femme de dix ans son aînée, dont elle escroquera le père. Sarolta que l'on connaît aussi sous le nom de comte Sándor Vay est arrêtée avec deux chefs d’inculpation, "escroquerie et faux en écritures publiques". Elle est examinée à Vienne en 1890 par Richard Krafft-Ebing qui venait d’y être nommé professeur de psychiatrie et par ailleurs expert psychiatre auprès du tribunal impérial. Il révèle que i["le 4 novembre 1889, le beau-père d’un comte V… portait plainte parce que celui-ci lui avait escroqué une somme de 800 florins, sous le prétexte qu’il en avait besoin pour constituer un cautionnement comme secrétaire d’une société anonyme. En outre, il fut révélé que Sándor avait maquillé des contrats, que son mariage célébré au printemps 1889 avait [été] simulé et avant tout, que le prétendu comte n’était pas un homme mais une femme déguisée en homme, qui s’appelait de son vrai nom la comtesse Sarolta V…"]i. D'après celui que sa Psychopathia sexualis avait rendu célèbre en 1886, elle souffrait de gynandrie, ou androgynie. Acquittée, elle revint vivre à Budapest où Monsieur le comte continua sa carrière littéraire et écrivit une douzaine d’ouvrages, essais érudits et romans, dont certains furent traduits en anglais. Selon certaines sources, Sarolta Vay serait décédée de tuberculose dans un sanatorium de Lugano, au Tessin suisse, en 1918.
La vie de Sarolta Vay n'a pas laissé indifférent puisque Gyula Krúdy écrivit à son sujet un essai intitulé "The Hungarian George Sand". En 2007, Anna Borgos lui consacra une biographie, Sarolta Vay est la protagoniste du roman VS de Zsuzsa Rakovszky, paru en 2011. Sans compter les colloques et les revues où cette affaire est mentionnée, par exemple Le comte qui était comtesse: un cas de gynandrie au tribunal de Vienne,1890, paru dans Droit et Cultures.
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