À ma petite maman ours…

Aujourd’hui c’est la journée internationale de la femme. Au début j’ai pensé à vous sensibiliser sur des enjeux qui touchent les femmes comme je l’ai fait l’an dernier. Finalement, en lisant le thème cette année l’autonomisation des femmes rurales et leur rôle dans l’éradication de la pauvreté et de la faim, le développement et les défis actuels, j’ai décidé de vous parler de Maman Ours et surtout d’une initiative qu’elle a créé avec un certain nombre de femmes. Il s’agit d’une institution de microfinance créée par les femmes et pour les femmes.

Qui est Maman Ours?

Maman Ours est née en 1949 et l’aînée d’une famille nombreuse. Contrairement à ce qui se faisait à son époque, Grand Papa Ours a choisi s’envoyer sa fille à l’école. Maman Ours s’est avéré être une étudiante brillante qui a été parmi les premières femmes camerounaises à obtenir un doctorat en histoire et géographie dans une université parisienne. De retour au bercail, elle devient professeur d’histoire, géographie et instruction civique. Dans les années 90, alors que l’Afrique ressent le contre-coup  de la crise de la dette et des conséquences sociales des plans d’ajustements structurels, Maman Ours décide de changer de carrière, suivre une formation professionnelle en vue de gérer une institution de microfinance.

Une solution pour l’autonomisation des femmes rurales

Maman Ours gère une institution de microfinance pour les femmes et surtout pour celles en milieu rural. Tous les ans, l’institut accueille des milliers de membres et distribue plusieurs millions de francs CFA pour :

• encourager les membres de mettre leurs épargnes en commun
• aider les femmes camerounaises à revenus modiques à trouver du financement pour réaliser leurs projets entrepreneuriaux
• financer des projets de développement dans les régions rurales

Grâce aux actions de la MUFFA, des millions de femmes ont retrouvé leur autonomie financière. Les impacts ne sont pas seulement économiques. En effet, l’accès au financement a eu des effets bénéfiques à plusieurs niveaux cognitif, social et politique. C’est par conséquent la combinaison de ces effets  qui explique comment, depuis les années 90, les femmes ont activement contribué au développement de certaines régions rurales du pays.

En tant que membre de la MUFFA, chercheuse et bébé de Maman Ours, j’ai pu évaluer l’impact de cette initiative depuis sa création. Lorsque l’argent des membres sert à financer des projets viables, le potentiel d’impact de ce type d’institution se fait sentir à plusieurs niveaux :

Source : Mémoire de maîtrise de Nadine Tchepannou

Je finirais par souhaiter à Maman Ours, à toutes les membres du réseau MUFFA Cameroun et à toutes les femmes de la planète, une bonne journée de la femme.