Le livre de J.-B. Pontalis, Avant, m’a rappelé un texte de théâtre, dont l’auteur, une femme, s’était donné pour pseudonyme Gerboise Francollet, texte publié en 1989 dans une conception graphique de Pascal Colrat et Françoise Gerbaulet.
L’histoire d’un auteur, un homme, aux prises avec ses personnages dont les noms changent à mesure que l’auteur avance dans son écriture. Eugénie devient Sylvie ; la seconde, que ses copains appellent 2A 2B (Adèle-Aline Bonnet-Barraut) devient 3A (Adèle-Aline-Agatha), puis Adrénaline. Sylvie, enfermée dans un livre, est la femme de l’auteur. Il y est question d’écriture, de rêve et d’enfant.
Quelques extraits :
Un personnage, ça perd son âge ?
Comme nous sommes des personnages de fiction dans un monde de mots, il n’y a qu’à faire venir le sorteur de mots : il nous mettra dans les poubelles de l’Académie française, Quai de Conti, et là on passe le pont des Arts, on prend le métro Louvre, on change à l’Opéra, et bonjour la vraie vie !
Tu as vu les vieux arbres, quand on les coupe, ces cercles concentriques qui correspondent à toutes les années de leur vie ? Ils peuvent vieillir, grossir, grandir, mourir, ils ont toujours en eux au centre le tout petit arbre qu’ils étaient. Moi c’est pareil, au centre il y a le moi-enfant, et si on me le sortait, je ne pourrais plus vivre.