Voici un retour qu’on n’osait plus espérer. Mais, comme nous vous l’avions indiqué ici, la chanteuse Anaïs a sorti ce lundi son 3ème album : A l’eau de javel.
Un opus encore différent des précédents. En effet, ici, la jeune-femme reprend de façon un peu extravagante et surtout très originale des chansons des années 30-60. Un programme qui pourrait dérouter de prime abord.
Le ton est donné d’entrée par une intro en forme d’auditions menées par le complice de cet album Alain Manoukian où la chanteuse interprète plusieurs demoiselles éconduites.
La première des reprises est une réinterprétation rock (on croirait entendre Song 2 de Blur) de Si j’étais une cigarette d’André Salvador, popularisée en 1949 par Eliane Embrun. Vient ensuite une version très originale du mythique Mon Dieu de Piaf en guitare sèche/voix, tout en douceur, un peu à la manière surf music.
Je n’embrasse pas les garçons de Georges Guétary intègre une rythmique très charleston, tandis que le côté flamenco de Sombreros et Manilles interprété par Rina Ketty est actualisé avec des sonorités latino beaucoup plus modernes.
L’album se poursuit par des réorchestrations toujours aussi surprenantes de Le Tango stupéfiant de Marie Dubas, En douce de Mistinguett notamment, Mon anisette d’Andrée Turcy, Et le reste d’Arletty… Pour se terminer en beauté par le battle entre Mistinguett et Tina Turner sur Danseuse privée, version franglaise de Private dancer de Tina Turner justement.
Un album plus que surprenant, qu’il faut écouter pour se faire un avis. De notre côté, nous avons trouvé le concept original et sympathique, avec une Anaïs fidèle à elle-même : drôle et douée.