La mobilité est l’une des questions centrales pour les villes, de tous lieux, et en tous temps. C’est donc une question transfrontalière.
Que font les villes du monde pour la mobilité ? Dans quels sens vont-elles ? Quels sont leurs moyens d’actions, d’information et de communication ?
Pour répondre à ces questions, l’IMEDD a recensé un certain nombre d’actions mises en place au sein de différentes villes du monde, qui montrent leur implication et leur inventivité, pour proposer aux populations, un cadre de mobilité plus doux, agréable et optimisé.
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Les villes misent sur une stratégie de mobilité sur leur territoire.
Elles étudient les déplacements, les zones de trafic, et mettent en place des plans de déplacements urbains. Elles organisent des workshops sur la mobilité et sur chaque solution (véhicule léger, vélo, marche à pied,…).
Elles disposent de centres de gestion de la mobilité où, elles suivent en temps réel, à partir de caméras, la vie quotidienne de la mobilité sur leur territoire.
Elles mettent en place des observatoires des déplacements urbains. Elles travaillent en concertation avec d’autres acteurs publics et privés de la mobilité.
Elles favorisent et soutiennent la création de réseaux de mobilité (acteurs publics, associatifs, entreprises), et elles animent ces réseaux. Elles organisent des sondages d’opinions sur la mobilité, testent de nouveaux dispositifs de déplacements urbains. Elles restituent aux populations les résultats, et mettent en place des actions en faveur d’une meilleure mobilité.
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Les villes agissent sur les infrastructures et l’urbanisme.
Dans les nouveaux projets d’urbanisme, dans la mesure du possible, les villes intègrent la mobilité en amont. Elles augmentent la proportion d’espaces verts.
Elles allongent, élargissent et sécurisent les pistes cyclables.
Elles dédient des voies aux transports en commun. Elles ralentissent le trafic dans des quartiers sensibles (zone d’enfants), elles améliorent la signalétique, elles informent les usagers de la route.
Elles optimisent les durées des feux rouges, pour favoriser la mobilité et limiter les embouteillages. Elles créent des rond-points pour fluidifier le trafic.
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Les villes misent sur les transports partagés.
Elles développent le système de transport des passagers par bus, metro, train, tranmway, bateaux,….
Elles pratiquent des prix journaliers et des abonnements attractifs.
Elles favorisent et encouragent le covoiturage.
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Les villes misent sur la marche à pied.
Elles créent ou agrandissent les rues piétonnes. Elles améliorent les infrastructures pour permettent une meilleure circulation des piétons (ponts piétons, trottoirs élargis, signalétique piétonnière,…).
Pour les enfants, les villes créent des systèmes de trajets partagés, à pied. Certaines villes favorisent la circulation des personnes à mobilité réduite.
Elles favorisent la mise en place de plans de déplacements scolaires. Elles réduisent la vitesse dans les zones où les enfants sont présents.
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Les villes misent sur les vélos.
Elles mettent à disposition des systèmes de location de vélos, elles installent leurs propres stations de partage de vélos.
Elles mettent en place des circuits de vélos dans les villes, avec des produits en test pour tout âge.
Elles créent des voies vertes uniquement accessibles aux piétons, vélos, et certaines aux cavaliers.
Elles organisent des compétitions de vélos électriques, avec remise de trophées, auxquels elles associent les acteurs professionnels.
Elles initient au Rickshaw, et multiplient les pistes cyclables.
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Les villes misent sur les véhicules écologiques.
De nombreuses villes intègrent dans leurs flottes internes des véhicules écologiques. Elles soutiennent aussi des événements visant à présenter au public des véhicules écologiques, et à leur faire essayer.
Elles organisent des journées événementielles, où elles font essayer les vélos et vélos électriques à la population. Elles mettent en place des systèmes d’auto-partage. Dans les parkings publics, elles mettent à disposition des usagers des prises de recharge pour les véhicules électriques. Le prix du stationnement dans les parkings est réduit pour les véhicules écologiques. Elles encouragent la conduite douce.
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Les villes misent sur l’information et la communication autour de la mobilité et du savoir-vivre ensemble.
Elles réalisent des actions visant à éduquer et sensibiliser les enfants. Elles lancent des campagnes de sensibilisation à la mobilité douce. Elles conçoivent et distribuent des guides sur la mobilité. Elles mettent en place des points infos, présentant les services de mobilité promus par la municipalité. Elles promeuvent la mobilité ZERO EMISSION.
Les villes et les écoles sensibilisent les enfants à la mobilité et à la sécurité. Certaines villes misent à la fois sur la sensibilisation à la mobilité, et sur la revalorisation des déchets, présentant aux enfants des ateliers de recyclage, leur montrant ainsi, qu’il est possible d’accorder un nouveau cycle de vie, à un vélo.
Elles organisent des conférences grand public, pour présenter les éléments incitatifs à la mobilité douce. Elles organisent des journées sans voiture.
Elles organisent des jeux-concours permettant de dénombrer les kilomètres alternatifs à la voiture individuelle, réalisés pendant un temps donné et de les convertir en CO2 non produits. Elles participent à des événements fédérateurs pour la mobilité.
La mobilité en ville, ce sont de nombreuses solutions pouvant être combinées les unes aux autres.
La question de la mobilité est centrale pour les villes du monde et entreprendre cette problématique, sous l’angle de la ville est une opportunité pour les acteurs de la mobilité, qui, au travers de l’action publique, peuvent faire connaître et présenter leurs solutions de mobilité douce à différents types de publics. Les vélos sont globalement soutenus dans de nombreux endroits, impliquant des opportunités pour les acteurs de ce marché, pour se faire connaître auprès des acteurs publics, et auprès des populations.
Concernant les véhicules écologiques, bien que les villes soient utilisatrices pour leur flotte interne, elles ont besoin que les acteurs de la mobilité se rapprochent d’elles, pour se faire connaître, pour faire connaître leurs solutions de mobilité douce, pour pouvoir organiser des événements locaux, pour permettre aux usagers d’essayer les véhicules. Dans ce domaine, la question réside dans deux faits : le premier de convaincre les utilisateurs que le fait de passer à un véhicule écologique présente des avantages, mais on ne convaint pas, si l’on est pas proche des utilisateurs (la question : "sur un marché où l’on doit faire accepter un changement de technologie, combien de kilomètres les utilisateurs potentiels acceptent-ils de parcourir pour découvrir la solution de mobilité écologique ?").
Donc, entreprendre la question de la mobilité sous l’angle de la ville, est une opportunité, pour les acteurs de ces marchés, de mailler un réseau territorial.
Les villes cherchent aussi à se distinguer et innover, donc présenter à la population une solution nouvelle, par l’intermédiaire d’un acteur innovant de véhicule écologique, est une opportunité de différenciation pour elles, cela permet d’attirer les regards et de communiquer son engagement en faveur de la mobilité douce. Cela permet par ailleurs, de soutenir des acteurs engagés dans la mobilité douce.
Les villes sont aussi soucieuses des valeurs de mobilité transmises aux générations futures, et plus elles peuvent s’appuyer sur des acteurs engagés présentant des actions réussies et concrètes, plus elles peuvent montrer aux plus jeunes les avantages des nouvelles formes de mobilité. Cela signifie que travailler sur les problématiques de mobilité douce avec les plus jeunes générations présentent des opportunités.
1-éduquer les enfants à différents solutions de mobilité,
2-transmettre des valeurs de mobilité, qu’ils peuvent à leur tour transmettre dans leur famille,
3-faire venir les parents dans des événements de mobilité douce (disposer d’un circuit d’essai de mobilité douce pour les enfants attire les parents, qui ont une activité "clé en main", pour leurs enfants)
4-faire connaître les acteurs de la mobilité (sachant que développer notoriété et image sont des composantes de croissance),
5-…
L’éducation à la mobilité s’entreprend dans les familles, dès le plus jeune âge, ensuite, c’est l’école qui vient en soutien de la famille. Pouvoir, au travers de l’action publique atteindre les futures automobilistes, cyclistes,… de demain, est une opportunité. Ancrer dans l’enfance des pratiques et des acteurs, est une opportunité pour le marché de la mobilité. Néanmoins, cela doit être fait dans un cadre de respect des principes liés à l’éducation et la protection des enfants, d’où la nécessité de s’inscrire dans les familles.
A ceci, s’ajoute les traditions familiales, elles s’estompent de plus en plus, mais certaines persistent. Un attachement familial aux marques des constructeurs peut être transmis de génération en génération, un obstacle à surmonter, lorsque l’on n’est pas l’acteur historique d’une famille.
Enfin, les villes sont stratèges. Elles se dotent de plus en plus d’éléments favorisant la meilleure connaissance de la mobilité, elles sont capables d’entreprendre sur le long terme et d’accompagner des acteurs se projetant sur le long terme, ce qui est sécurisant du point de vue entreprenarial. Les actions des villes en matière de mobilité sont nombreuses et elles sont sources d’opportunités pour les acteurs de la mobilité douce.
Dans cet article, seules quelques actions de mobilité publique ont été citées.
Pour en proposer de nouvelles : contact@imedd-group.com.