L’anniversaire de l’accident de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima (survenu le 11 mars 2011) sera commémoré dimanche. L’occasion de revenir sur l’impact de cette catastrophe planétaire en matière de sûreté nucléaire.
Causée par un tsunami (consécutif à un séisme de magnitude 9.0) la catastrophe de Fukushima est spécifique à l’environnement hautement sismique du Japon et l’on pourrait penser que les leçons à tirer de cet accident sont limitées. Pourtant, les »retours d’expérience » et les évolutions de sûreté mises en oeuvre dans les mois qui ont suivi ont été nombreux.
Aux quatre coins du monde, les organismes nationaux et internationaux en charge de la sûreté nucléaire ont fait évoluer les normes de sûreté nucléaire. En France, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a rendu cet hiver un rapport d’audit post-Fukushima demandant aux autorités et aux exploitants de centrales nucléaires de ré-hausser les normes de sûreté afin de tirer les leçons de l’accident japonais.
L’audit de l’ASN n’a préconisé aucune fermeture de centrale en France, estimant que « les installations examinées présentent un niveau de sûreté suffisant », mais a réclamé à l’Etat et à EDF (opérateur unique du parc hexagonal) des investissements importants pour mettre les centrales françaises aux normes.
Les principales améliorations requises par l’ASN comprennent :
- mise en place de « noyaux durs » : ensemble de dispositions matérielles et organisationnelles permettant d’assurer les fonctions principales du site en situation extrême (centre de gestion bunkérisé, un groupe électrogène diesel d’ultime secours et une alimentation en eau d’ultime secours). Un noyau dur de gestion de crise qui avait fait défaut à Fukushima.
- mesures pour réduire les risques de « dénoyage » des combustibles usés entreposés dans les piscines. C’est la baisse du niveau d’eau dans les piscines de refroidissement qui est à l’origine de l’accident japonais.
- mise en place progressive d’une « force d’action rapide nucléaire » (FAR) : un dispositif proposé par EDF pour créer un dispositif national capable d’intervenir en moins de 24 heures sur tout site accidenté.
- étude de faisabilité d’un dispositif supplémentaire pour protéger les eaux souterraines et de surface en cas d’accident grave, tel qu’une fusion du cœur entraînant la formation d’un corium.
- renouvellement des effectifs et des compétences des exploitants.