EXTREMEMENT FORT ET INCROYABLEMENT PRET, film de Stephen BALDRY

Par Geybuss

Synopsis : Oskar Schell, 11 ans, est un jeune New-Yorkais à l'imagination débordante. Un an après la mort de son père dans les attentats du World Trade Center, le "jour le plus noir", selon l'adolescent, il découvre une clé dans les affaires du défunt. Déterminé à maintenir un lien avec l'homme qui lui a appris à surmonter ses plus grandes angoisses, il se met en tête de trouver la serrure qui correspond à la mystérieuse clé. Tandis qu'il sillonne la ville pour résoudre l'énigme, il croise toutes sortes d'individus qui, chacun à leur façon, sont des survivants. Chemin faisant, il découvre aussi des liens insoupçonnés avec son père qui lui manque terriblement et avec sa mère qui semble si loin de lui, mais aussi avec le monde déconcertant et périlleux qui l'entoure...

Drame avec Tom Hanks, Sandra Bullock, Thomas Horn, Max Von Sydow

 

Mon humble avis : Ah, le voilà enfin mon premier vrai coup de coeur ciné de 2012 ! Il était temps !

Bon, l'enthousiasme débordant et les points d'exclamations s'arrêtent ici car un tel ton ne convient pas vraiment à un tel film qui se regarde avec les trippes, en apnée, avec la gorge nouée lors des moments très intenses, voire avec la larme à l'oeil, suivant votre résistance à l'émotion.

Je n'ai pas lu le livre éponyme dont ce film est la libre adaptation, aussi, je ne pourrai comparer les deux supports. Mais ce film m'a bouleversée. Oskar est déjà un enfant différent, très intelligent mais peureux des petites choses de la vie, lorsque son père meurt dans le World Trade Center le 11 septembre. Un an après, aucune reconstruction ne s'est entamée dans la vie de l'enfant et de sa mère. Le traumatisme et l'obsession occupent tout. Oskar vit dans son monde, duquel il rejettte sa mère. Et puis, il trouve dans les affaires de son père un clé. Comme au bon vieux temps où son père lui donnait des tas d'énigmes et de missions à résoudre et remplir, Oskar prend cette clé comme une dernière mission de son père, histoire de rester encore avec lui. Alors, selon une technique et une logique imparable pour un enfant 10 ans, il va silloner New York à la recherche de la serrure qui correspond. Tout pour rester près de son père.

Alors, bien sûr, comme on suit les périgrination d'un enfant, même si celui est enfermé dans ses névroses, ses traumatismes, et ses phobies, il y a des petits instants qui nous amènent le sourire voir le rire et qui font du bien. 

Le jeune Thomas Horn est plus que convaincant dans le rôle du jeune Oskar, chapeau. Il nous emmène avec lui dans cette quête à l'épilogue on ne peut plus intattendue dans tous les sens du terme. Qui a -t-il au bout de cette clé ? Incroyablement fort, l'amour du fils pour son père disparu, incroyablement près.... je vous laisse découvrir pourquoi. Et c'est un coup de théâtre supplémentaire qui, quelques minutes avant la fin, vous fait voir le film avec un autre oeil, et explique certaines choses que l'on aurait pu prendre pour des invraissemblances( même s'il y en a tout de même quelques unes).

Des moments très forts : lorsque l'enfant fait la liste de toutes les phobies qui l'habitent depuis le 11 septembre. Des sujets très peu abordés finalement au cinéma. Lorsqu'Oskar se libère de son secret, car Oskar a un secret, un secret qui l'emprisonne. La confrontation très violente entre la mère et le fils.Et la liste est longue.

Ce qui est le plus magnifique dans ce film, c'est les relations, l'attachement, l'amour qui relient les êtres.... Oskar et son père, Oskar et sa grand mère, Oskar et le locataire, Oskar et sa mère, bien plus présente qu'il n'y parait. D'ailleurs, mention spéciale à Sandra Bullock qui, tout en pudeur et en non dit et à l'apposé des rôles plutôt déjantés auxquelles elle m'a habituée. Admirable. Un film / livre qui donne la parole aux enfants traumatisés par le 11 septembre et qui nous emmènent dans leur monde jusqu'à ce que...

Dommage que mon avis aille plutôt à contre courrant de celui de la presse en général.