Non contents de toutes les vexations infligées depuis deux ans, les Allemands en sont venus à traiter en esclaves les habitants. Ils agissaient, baïonnette au canon, mitrailleuses en travers de la chaussée.
Environ 25000 femmes et jeunes filles de 15 à 20 ans, hommes jusqu'à 55 ans, sans distinction de condition sociale ont été arrachés à leur foyer et forcés à faire des travaux agricoles dans l'Aisne, les Ardennes ou déportés en Allemagne.
A partir du 9 avril, les Allemands raflent, soit dans la rue, soit à domicile, enlevant pêle-mêle les habitants pour les expédier on ne sait où.
L'officier désignait les personnes qui devaient partir et on les emmenait vers la gare.
Les victimes partirent en criant: Vive la France et en chantant la Marseillaise...
extrait d'un article paru dans "Le Petit Journal en avril 1916"