1483
Parfois tu appelles de tes vœux le naufrage
Pour ne plus avoir à répondre aux amours impossibles
Mais le naufrage ne vient pas
Ta voile au contraire t’entraîne en des ports inconnus
Te voilà
Ulysse
Jeté en proie aux sirènes d’étranges espérances
Là-bas au fronton
En sa subtile beauté
Athéna veille le déroulement de tes guerres
Tu lis en des parchemins d’histoire
Le sort d’Andromaque
Le cœur déchiré de Pénélope
Te voilà Orphée
Descendu aux enfers du désir
Impuissant à retrouver le jour
Malgré le fil d’or de ta mémoire
A chaque tournant de siècle
Valises aux pieds tu attends le prochain embarquement
Cythère dans la tempête demeure inaccessible
Point de repos aux âmes errantes
Ton voyage a figure d’éternité
Fermant les yeux tu vois l’ancêtre tremblante
Te regarder d’un œil vif
Psalmodiant à longueur de journée et en toutes langues
« Je suis le juif errant »
Juste avant de conclure sa marche d’une mort définitive
Manosque, 7 janvier 2012
© Xavier Lainé, janvier 2012
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