Joanie Ouellet (JO): Notre arrivée là-bas s'est fait très rapidement. Nous sommes arrivés dans la nuit, donc la seule chose qu'on sentait de différent était l'humidité, et aussi l'odeur. Par contre, comme j'ai déjà voyagé avant ce stage, je m'y attendais. De même pour le matin suivant où certaines personnes ont eu le choc de voir les habitations et la routines des Cubains. Je pourrais donc dire que je n'ai pas vraiment vécu de choc culturel.
JO: En fait, oui j'ai vécu un choc culturel, mais moins apparent que certaines autres personnes, car je savais déjà un peu comment les gens là-bas vivaient. Mais oui, on fait toujours le saut de voir toutes ces habitations pauvres. On se demande toujours comment ces gens réussissent à vivre là dedans. Ce que j'ai trouvé drôle aussi, c'est de voir que presque tout se fait à l'ancienne comme le lavage par exemple. Pas un Cubain n'a de laveuse et de sécheuse; tout se lave à la main et tout sèche à l'extérieur sur des cordes à linge installées sur les toits des habitations. Ce qui m'a marqué aussi, c'est la fierté que ces gens ont. Ils ne veulent pas paraître pauvres. Nos jumeaux Cubains se sont forcés pour s'acheter du beau linge de marque. Au début nous nous disions qu'ils étaient tous des Cubains riches, mais deux puis trois soirées plus tard ils avaient toujours le même gilet sur le dos, on pouvait comprendre qu'ils n'étaient pas si riches qu'on le croyait.
JO: L'accueil?!? Un mot: MAGIQUE! La direction de l'école où nous dormions nous a fait un accueil très chaleureux, et ensuite, en soirée, les étudiants (adultes) de cette école nous ont fait une soirée de danse. Pour ce qui est de l'école de nos jumeaux Cubains ça a été encore plus magique. Tout le monde était rassemblé à l'extérieur. Danse, chant, poèmes... tout était au rendez-vous. Durant tout le voyage nous avons eu des accueils extraordinaires. Une fois nous étions 10 pour aller réparer des livres dans une école primaire et celle-ci nous a accueilli avec une fanfare!! Bref, les Cubains sont vraiment chaleureux et accueillant!!
HM: Quel genre de travail de coopération avez-vous effectué sur place, et auprès de qui?
La deuxième tâche était aussi dans une copérative, mais cette fois nous devions désherber un champ d'ail. (Ma brigade n'a pas fait cette tâche, car le jour où nous étions censés y aller nous sommes allés aider dans un champ de bananes de l'école où nous dormions, c'était une école d'agriculture).
La troisième tâche était la réparation de livres dans les écoles. À chaque jour, c'était une école différente. Ma brigade, nous avons été chanceux, car nous sommes allés les deux fois dans une école primaire, ce qui faisait qu'on pouvait jouer avec les enfants durant les récréations!!
Quatrième tâche: le ménage de toutes nos chambres... Personnellement, j'ai trouvé cette tâche très inutile. Nous avions l'impression de déranger les dames qui le faisaient. Pas mal tout le monde qui était avec nous ne trouvait pas que nous aidions en faisant cette tâche.
Pour ce qui est de nos jumeaux Cubains, ils sont venus seulement pour le premier jour de tâches, sinon, ils venaient seulement quand la tâche de leur brigade était dans un champ.
HM: Vous étiez un groupe assez important, comment s’est passé la collaboration et le travail d’équipe?
JO: Avant de partir, on ne se parlait pas tous. Nous étions plus séparés en gang. Au début je croyais que nous serions jamais capable de travailler tous ensemble, mais à la grande surprise de tout le monde, tout le monde s'entraidait et s'encourageait. Dans les chambres, quelqu'un manquait de savon, tout le monde se proposait pour lui en prêter. Dans les champs, quelqu'un est fatigué, tout le monde l'encourage pour qu'il continue. À chaque problème, moral ou physique, tout le monde se soutenait.
JO: En deux semaines, nous avons fait plusieurs visites, si je réfléchis bien, nous en avions une par jour, soit à chaque après-midi, car nous faisions nos tâches les matins. Entre autres, nous avons visité des musées sur la révolution, une école d'art, une garderie, un foyer pour femmes enceintes, une maison de la culture, la plage et deux fois la capitale, La Havana. Nous sommes même allés dans un restaurant plus chic à La Havana où on nous a servi des pâtes napolitaines et de la pizza pour ensuite aller assister au coup de canon qui se faisait à 21h dans une genre de forteresse. Nous sommes aussi allés dans deux ferias.
HM: Tu avais visité des parties du Honduras et de la Jamaïque auparavant; as-tu pu observer des éléments de comparaison avec tes précédents séjours en Amérique latine continentale?
HM: As-tu appris des choses que tu ignorais sur Cuba et la culture cubaine grâce à tes rencontres?
JO: Avant de partir j'en avais déjà une bonne idée. Ce qui m'a le plus marqué, c'est que je croyais entendre parler de Che à tout moment, mais au contraire, José Marti est beaucoup plus populaire.
HM: Ce projet a-t-il répondu à tes attentes?
HM: Que retires-tu de ce projet concernant ton intérêt pour la coopération internationale?
JO: Haha, LA question. En fait, c'est en faisant ce stage que j'ai réalisé que plus tard, et dans un avenir proche, je ferai des voyages de ce genre. Toute ma vie. Plus jamais je ne vais aller dans un hôtel chic pour faire seulement de la plage et de la piscine. Je voyagerai pour vivre la culture de chaque pays que je visiterai. Vivre la culture et créer des liens! À mon retour j'ai dit à ma mère de chercher des études après mon secondaire qui me feraient étudier pour être capable de voyager comme ça toute ma vie. Mon rêve est de faire le tour du monde en vivant, à chaque voyage, dans une culture différente, pour avoir des sensations de toutes sortes. Tellement j'ai aimé mon expérience, je suis entrain de chercher pour un projet de ce genre à faire durant cet été, mais qui serait pour plus de 2 semaines. Justement, j'ai la semaine de relâche pour trouver le projet parfait!!
HM: Comment a été le retour? As-tu expérimenté un choc du retour?
HM: Merci Joanie, je te souhaite un bon retour au pays, et d'autres départs bientôt.
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Entretien réalisé par échanges de courriels, mars 2012.
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Photos: Joanie Ouellet 2012.
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