Lu dans un article aujourd’hui: “La moitié des personnes mises à l’isolement plus de trente jours sont des autistes. La preuve que les autistes sont traités comme des psychotiques” (de mémoire).
Des milliers d’articles sur l’autisme, des gens qui débattent, qui se battent, qui s’insultent. Et les autistes, ils en disent quoi?
Dénoncer ou soutenir des pratiques, en interdire d’autres. Et les autistes, on leur a demandé comment ils avaient vécu ces soins?
Et les psychotiques, ils en pensent quoi, d’être toujours du côté du pire? On isole des autistes, mais enfin ils ne sont pas psychotiques! Les HP sordides, on n’en veut pour personne, sauf pour les psychotiques. Tout est bon pour les psychotiques, et surtout le silence.
Ils veulent apporter leur pierre à l’édifice de la psychiatrie? Ce sont des donneurs de leçons à la solde de l’Etat. Des fous incapables d’être autre chose que fous.
Demain il y a la journée de LA femme, comme disent certains. De même, il y a l’autiste et le psychotique. Certes, on dit les, mais derrière le pluriel, une même image pour tous: forcément hors du monde, forcément rien d’autre que malade, forcément incapable de sortir de sa condition. “On ne veut pas que vous vous enfermiez dans votre maladie” répètent les psy à l’envi. Oh mais non, ne vous inquiétez pas, vous le faites assez pour nous. Alors, comme les femmes qui clament “Reprenons la rue”, reprenons la parole, reprenons l’espace public, reprenons la rue nous aussi. Ne laissons pas les psys et les familles parler sans fin en notre nom en ne nous laissant que des miettes. Pour ne pas être l’autiste ou le psychotique, mais comme dirait un des mes amis qui n’aime pas le mot patient, “des personnes, tout simplement”. Des millions de personnes différentes, avec des compétences propres, des trajets de vie singuliers, des idées diverses, des avis pas moins valables que ceux des psys et des familles. Oui, il y a tout ça derrière le psychotique et l’autiste.
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