Satire d'un décideur majeur, à travers ses idées, son caractère et ses manœuvres. En scène à ses côtés, l'ensemble du personnel politique de ce singulier pays appelé Flance, avec quelques aimables apparitions d'étrangers particulièrement connus.
Le récit démarre quand trois extra-terrestres s'échouent en Crose et doivent se résoudre à demander de l'aide au président, sur le continent...
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- Je plaisante, ah, ah, niark, niark, niark !
- Idiot, va !
- Monsieur, idiot !...
- Hiiiiii....
- Quelle heure il est, Larca ?...Ça va être l’heure de l’autre. Jamais en retard, M. Balai.
- Liflon ? Mais qu'est-ce qu'il vient faire ?
- Les claquettes...Ben oui, tu sais bien comment il est. Il veut à tout prix que j'approuve les singeries qu’il répète pour demain. Caution officielle, ben oui, il est comme ça. Je l’expédie en deux minutes...
- Il arrive quand ?
- Là, tout de suite. Faut que je m’habille.
- Je vais sortir le chien.
~ ¤ ~
- On va pas se prendre la tête, président gérant. On est ok tous les trois. C’est un contact, après tout. Et c’est vrai que vous êtes une race plutôt intéressante, dans le genre « je sème la zone et je nettoie pas après ».
- Co...Comment vous me parlez ?...Vous parlez comme N°3 !
- Merci de le remarquer. Juste un petit exercice pour améliorer notre niveau de flançais qu’est pas terrible. Sans parler des autres langues. Pas con, hein ?...
N°3 s’approche.
- Vous voulez essayer la bande ontonésique, Président premier ?
- Non...Mais merci, N°3. Je ne crois pas avoir la maîtrise optimale, tout de suite...Une autre fois, avec plaisir.
- J’ai remarqué que vous sautillez, j’ai pensé que vous souhaitiez vous exercer sur la bande.
- Non, sans façon, N°3. D’ailleurs, je ne sautille pas.
- J’ai livré une approximation, Président prépondérant. Vous dressez vos pieds jusqu’à un angle de 60° puis retombez sur un rythme de trente mouvements par minute. C’est exprimé justement ?
- Très justement, dans la forme. Mais je ne sautille pas, bon dieu !
- A cet instant, votre pied droit tape tout seul sur le sol. Vous ne sautillez pas, c’est juste.
N°1 jette son pot d’échappement par dessus la rambarde et s’approche à son tour. Sicola Zarzoky. remonte sa cravate et se tourne vers lui.
- Eh bien, N°2, ce petit goûter vous a contenté ?
- Vous avez de petites nourritures improvisées qui rappellent notre planète, Président fondé.
- Et même des plats préparés, eh, eh. D’ailleurs vous les avez goûtés, et bien goûtés...Bon, je crois que nous sommes d’accord sur tout. La cérémonie commencera donc à 15h, sur le Champ-de-Sarm. Vous l’avez constaté sans doute, c’est un espace qui pourra recevoir un nombre de spectateurs à la mesure de l’événement. Sans parler des milliards de téléspectateurs, naturellement. Je crois avoir bien cheké le truc, organisé le déroulement je veux dire...La population terrienne est éveillée, ou quasiment, vous me l’assurez ?..
N° 2 tend ses mains multicolores, les deux pouces levés.
- Pas de lézard, Président résident, deux humains sur trois sont en train de bailler en ce moment. Le reste d’ici 15h, Galactica time local.
- Ah, ah, vous feriez un humain acceptable, vous savez !...C’est parfait, tout simplement parfait. Quelle frontière qui s’écroule, quelle ère qui s’ouvre, quel...
- Président mandataire ?
- Oui, N°1 ?
- Nous devons encore régler la transformatrice kinavérique pour les diamants. Nous allons nous remettre au travail.
Sicola Zarzoky pose une main sur le bras de l’extra-terrestre. Une onde rosée vient lentement colorer ses doigts. Il écarte sa main et la secoue, avant de la glisser dans sa poche.
- Je comprends, je comprends...
- La couleur n’est pas souhaitée, Président économe ?
- Si, si, c’est gentil à vous, mais le rose, c’est pas mon truc...