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Napa Valley

Par Mauss

Il y a 30 ans, j'y habitais (sans souci majeur de carte verte : c'était assez relax dans les années 80) pour suivre le développement d'un vignoble acquis par 3 amis européens. Un travail passionnant, des amis hyper-relax comme Mike Robbins ou les Trefethen, une vie sous un soleil quasi permanent, et des Trotanoy 70 et 71 disponibles à des prix qu'on n'ose même pas évoquer de nos jours.

Bref, c'était vraiment une belle vie, assez insouciante, tout le monde vivant dans cette Napa Valley le début d'une croissance qu'on voyait sans limites.

Trente ans après, finalement, les choses ont peu changé. Certes, c'est devenu plus dense, plus commercial, avec pratiquement chaque propriété organisant des "tour" et des ventes de vins sans oublier tee-shirts, stylos, et autres babioles.

Les restaurants servent toujours des portions monstrueuses avec des sauces dont les compositions peuvent laisser perplexes. Mais soyons juste : il y a aussi des maisons d'exception, très "nouvelle cuisine" où le naturel est évoqué à chaque ligne.

On respecte les limites de vitesse, le petit train local a toujours le même succès, et la maréchaussée est d'une discrétion remarquable.

Clairement, la France du vin reste la référence, avec ce souci croissant de délimiter des zones d'appellation spécifique, avec ce souci de définir des terroirs, des lieux-dits et d'y classer, autant que faire se peut, les propriétés sortant du lot. La revue FINE s'y est attelée il y a quelques temps en créant des premiers et seconds crus, ± confirmés par la suite avec les notes généreuses de Parker. On y trouve (entre autres) Colgin, Harlan, Screaming Eagle, Opus One, Dominus, Heitz, Staglin, Sheafer, Caymus et autres noms connus internationalement.

Ces domaines sont un peu sur un petit nuage, tant le marché autochtone est avide d'encaver ces grands noms nationaux à côté des mythiques bordeaux qui restent quelque part l'aune à laquelle on compare les autres. Bref, les marges restent solidement positives et ici le marketing est un mot sérieux.

Mais, depuis 30 ans, il est évident que le style des vins n'a guère changé. On est toujours dans la puissance suave, la richesse éclatante, quand bien même quelques domaines (Opus One y étant la référence) privilégient une certaine finesse qu'on peut retrouver aussi dans certains crus blancs de Marcassin et autres.

On va faire simple : de chaque côté de l'Atlantique, ce serait stupide de vouloir se singer, se copier, s'assimiler. Napa a son propre style comme Bordeaux le sien, et c'est bien ainsi. Disons que l'amateur, dans chaque région, peut trouver les crus qui conviennent à son goût, à la cuisine locale, à l'histoire, à la culture qui façonnent ces régions.

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Meadowood : un hôtel à pavillons perdus dans une nature soigneusement préservée

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Un domaine mythique à lui tout seul : Harlan

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Des champs de moutarde entre les rangs de vigne, soigneusement irrigués

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Messieurs Staglin et Greg Gregory : de vieux amis du vin !


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