Le paradoxe des doubles confrontations est qu’il est parfois possible de perdre 3-0 et de se qualifier au prochain tour. Après avoir brillamment remporté le match aller 4-0, les Rossoneri ont été fortement bousculés par des Gunners qui ont cru à l’exploit jusqu’à la fin. L’AC Milan a disputé une horrible prestation : trop de suffisance, des joueurs mous et déconcentrés. Ainsi, trois grossières erreurs ont permis à Arsenal d’inscrire trois buts en une mi-temps et de remettre en question une qualification qui semblait acquise. Milan est qualifié… dans la douleur et par la petite porte.
L’AC Milan est passé très près de la catastrophe ou plutôt du suicide collectif au terme de 90 minutes de calvaire et de souffrance. Les Rossoneri n’ont pas joué avec la bonne attitude et ont très mal géré le résultat du match aller. La rencontre a immédiatement pris la mauvaise direction et en première mi-temps, Milan a fait tout ce qu’il ne fallait pas faire : une première erreur après 6 minutes de jeu et 1-0 pour Arsenal. Les Gunners ont pris confiance et courage, les Rossoneri ont commencé à douter. La peur a provoqué une grossière erreur de Thiago Silva (la deuxième après celle contre Palermo) et a servi le 2-0 à Arsenal. Quand un si grand joueur commet une telle erreur, c’est clairement lié à un manque de concentration. Arriver à la mi-temps menés 3-0 après le penalty de Van Persie, était la pire situation pour l’équipe d’Allegri. Les joueurs se sont regardés dans les yeux à la mi-temps et se sont dit « On ne joue pas da Milan ». Allegri leur a demandé d’oublier tout ce qui s’est passé et de recommencer à zéro.
La seconde période a été nettement supérieure. On a vu un tout autre Milan, celui avec du caractère. Si seulement les Rossoneri avaient pu jouer de la même manière en première période, la soirée aurait été beaucoup plus tranquille. L’équipe d’Allegri a mieux géré le ballon et a joué plus sereinement. Arsenal n’a pratiquement plus été dangereux (à l’exception de l’occasion de Van Persie) et il y avait même la place pour marquer un petit but et définitivement clôturer le discours qualification. C’était sans compter sur un secteur offensif inexistant, à commencer par Ibrahimovic invisible durant une heure, de Robinho en version carnaval de Rio et Emanuelson qui « copie » systématiquement la prestation de son faux jumeau, en bien ou en mal.
L’important est d’avoir passé le tour et d’être arrivé en quarts de finale après de longues années. L’AC Milan a littéralement vécu les peines de l’enfer avant d’arracher son billet pour la suite de la compétition. Cependant, le moral de l’équipe a été touché, les Rossoneri n’ont pas pu fêter la victoire vu la manière dont elle est arrivée et sont déçus de leur prestation. Cette défaite doit servir de leçon pour ce groupe composé de nombreux joueurs encore peu expérimentés. Après le 4-3 final, seule la qualification reste. La peur s’est transformée en joie, Milan a brisé (difficilement) la malédiction anglaise et s’est qualifié en quarts de finale, c’est ce qu’il faut retenir de cette double confrontation. Le match retour doit servir de leçon mais ne doit pas faire oublier le match aller. Il faut oublier cet épisode malheureux et repartir de plus belle. Par chance, le prochain match de Milan est très abordable et une victoire permettrait de retrouver totalement le sourire.