Ce 03 Mars restera longtemps gravé dans la mémoire des amoureux du jazz de Douala, la capitale économique. Au cours d'un concert à l'Institut Culturel Français (ancien Centre Culturel Français) à Akwa sous la présidence effective de l'Ambassadeur des États-Unis au Cameroun, Keri Chryst et Jeff Hoffman, deux artistes Américains en tournée au Cameroun depuis quelques jours et deux groupes Camerounais le Bantou Jazz et le Kunde group ont émerveillé le public par leurs différentes prestations avant de proposer à l'assistance un spectacle commun.
La coopération bilatérale exaltée
En ouverture du concert, l'Ambassadeur des États-Unis au Cameroun a loué l'excellence des liens diplomatiques, commerciaux et culturels qu'entretiennent les deux pays. Il a promis de contribuer à sa manière au renforcement de ces liens séculaires.
Du jazz américain et made in Cameroon sur le même plateau
Le Bantou Jazz et le Kunde group, qui, les premiers sont montés sur scène ont proposé au public du jazz aux sonorités typiquement Camerounaises avec des instruments locaux mêlés aux instruments modernes, le tout agrémenté par une expression corporelle dont les Africains ont seuls le secret. Cette partie du spectacle a suscité des applaudissements de l'ensemble des spectateurs.
Lorsque Keri Chryst et Jeff Hoffman montent sur scène à leur tour, tantôt en Français, tantôt en Anglais Américain, Keri Chryst présente les chansons qui seront interprétés.
Par des onomatopées, elle suscite la réaction du public et tour à tour les chansons se font gaies ou tristes selon les auteurs. C'est l'occasion pour l'artiste de rendre hommage à Duke Ellington de regrettée mémoire, à tous les Américains qui se sont rendus à Paris pour faire connaître le jazz ainsi qu'à tous les Français qui sont allés à New York pour la même cause.
Entre deux chansons, elle annoncera au public que « ce ne sera pas la première soirée et ce ne sera pas la dernière », comme pour dire qu'elle reviendra faire vibrer le public Camerounais.
Un public conquis
Et pour faire vibrer ce public, elle est allée puiser dans divers répertoires de Duke Ellington à Michel Legrand en passant par Yves Montand des années 60 ou Jacques Prévert « des jours heureux ».
Et après avoir rappelé l'hommage rendu quelques jours plutôt à B. B. King par le Président Barack Obama, elle a proposé au public Old Chicago repris en choeur par l'assistance dans une ambiance de liesse populaire.
Ce public aura auparavant été subjugué par Keri Chryst et Jeff Hoffman lorsque le Bantou Jazz et le Kunde Group sont venus les retrouver sur scène pour interpréter ensemble des chansons qui ont permis à Keri Chryst d'esquisser des pas de danse à la Camerounaise.
Une expérience enrichissante
Elle dira d'ailleurs que cette expérience avec des groupes locaux l'a enrichie et que la voie ainsi tracée devrait se consolider. Chanteuse américaine vivant à Paris, elle a su s'intégrer dans un univers totalement différent de son Amérique natale et établir des passerelles entre des cultures opposées, ce qui lui permet grâce à un timbre vocal enchanteur, de vous promener dans des rythmes à la fois proches et lointains.
Un spectacle que beaucoup ne souhaitaient plus voir prendre fin. Après avoir chanté deux soli en Bassa, elle a déclaré, « je suis fière, I am proud, we shall sing together ... (Je suis fière, nous devons chanter ensemble NDLR) je retrouve les sources de ma musique, tout est né ici... »
L'attachée culturelle de l'Ambassade des États-Unis au Cameroun après avoir rappelé que le duo avait déjà eu à se produire à Yaoundé et à Bamenda et remercié le public de Douala pour l'accueil réservé aux artistes, a déclaré que son institution ne ménagera aucun effort dans le rapprochement culturel entre les peuples américains et camerounais.
En clôturant la soirée, la Directrice de l'Institut Culturel Français de Douala a fait savoir que son espace était accessible à tous ceux qui le solliciteront pour organiser des spectacles.