Magazine Culture
Je viens de terminer, pendant mes quelques jours d'évasion au bord de la mer, un roman de Stephen Spender. Difficile pour lui d'être à la hauteur de ma précédente lecture (voir La chambre de Giovanni). Il n'en reste pas moins un roman très agréable à lire qui vous plonge dans l'Allemagne des années 20. C'est un récit semi-autobiographique qui nous raconte l'éducation sentimental d'un jeune homme de 20 ans, Paul, pendant l'été 1929 à Hambourg et au bord du Rhin. Ce jeune anglais bien coincé (dans sa tête et dans son corps) va peu à peu s'ouvrir face à de nombreuses tentations auprès de jeunes allemands. A l'époque, l'Allemagne semble être pour la jeune génération, le terrain d'une certaine libération sexuelle (contrairement à l'Angleterre puritaine) où le culte du corps (Le temple) prédomine. Le premier jour de son voyage, Paulo décide de tenir un journal intime et de continuer à écrire des poèmes bien décider à en faire son métier. A la manière d'un journal, on suit ses pérégrinations et ses expériences durant ces quelques mois qui seront pour lui un véritable révélateur.
Il reviendra 3 ans plus tard en Allemagne et reverra les personnes qu'il a connu à l'époque, dans une atmosphère tout à fait différente de cet été inoubliable. Car en effet, en 1932, le climat a bien changé et la montée du fascisme a fait son œuvre parmi certains amis de Paul. Le journal intime fait place au témoignage historique qui malheureusement fait écho à ce qui se passe aujourd'hui. L'article (qui offre un point de vue très intéressant et plus complet qu'ici) de Culture et questions qui font débats mentionne les relations qu'entretenaient Stephen Spender et d'autres écrivains et amis de l'époque comme Christopher Isherwood (l'auteur de Un homme au singulier) ou W.H. Auden qui sont la plume de l'auteur, apparaissent dans le roman.
C'est seulement un demi-siècle plus tard que Stephen Spender retravaillera son premier manuscrit comme il l'explique dans la préface. En effet, c'est l'Université du Texas qui conservait le Temple de Stephen Spender, roman écrit en 1929 et que les éditeurs refusèrent à l'époque pour cause de pornographie (4ème de couverture).