KILLING FIELDS. Imaginez un épisode des Experts : Miami sans son filtre jaune mythique, sans David Caruso et ses lunettes, mais avec plus de crasse, plus de violence et plus d'injures, et la conviction au bout d'une dizaine de minutes que untel est le coupable de tous ces horribles meurtres. Vous obtenez Killing Fields, qui n'a rien d'émouvant, rien d'original et rien d'étonnant. Juste de bons acteurs. Et encore, il faut aimer Jeffrey Dean Morgan. Ce qui n'est pas mon cas ! TAKE SHELTER. Le point commun entre Take Shelter et Killing Fields, c'est la douce et radieuse Jessica Chastain, qui avait déjà illuminé quelques mois plus tôt La couleur des sentiments et The Tree Of Life. A nouveau, elle apporte une valeur ajoutée incontestable à ce film qui paraissait sur le papier plus ambitieux et mouvementé qu'il ne l'est vraiment. Il n'en reste pas moins envoûtant, angoissant parfois et bouleversant dans le dernier quart d'heure. Toutefois, il n'est pas aisé d'en saisir le sens. La métaphore est presque trop subtile.
TRUST. J'avais raté le premier film de David Schwimmer alors j'ignorais, en allant voir Trust, qu'il était si talentueux en tant que réalisateur ! En le voyant faire ses pitreries dans Friends, on était loin de pouvoir l'imaginer. Béni soit celui qui lui a laissé sa chance ! Sur un sujet très délicat mais terriblement actuel -le viol et la pédophilie- il est parvenu à offrir une oeuvre pudique, sobre mais néanmois dérangeante, qui met subtilement en avant les paradoxes de notre société où tout est constamment sexualisé. Liana Liberato, dans le rôle de la jeune victime, est époustouflante, face à un Clive Owen, dans celui de son père, particulièrement bon. RECHERCHE BAD BOYS DESPEREMENT. Si vous avez vu Le chasseur de primes avec Jennifer Aniston et Gerard Bulter -vous avez le droit, je ne juge pas- alors vous avez déjà partiellement vu Recherche Bad Boys... qui se contente d'inverser les rôles. Ce n'est pas un film typique de Katherine Heigl, en ce sens que l'aspect romantique passe au second plan la plupart du temps pour laisser place à l'action et aux nombreuses tentatives d'humour ratées, mais c'est sans doute aussi son plus mauvais depuis longtemps ! Laissez-la plutôt retourner dans quelques épisodes de Grey's Anatomy et faire un peu grimper l'audience !
MA PREMIERE FOIS. J'ai énormément de mal à dire du mal de ce film car je l'ai trouvé profondément sincère et qu'il vient, de toute évidence, de la part d'une fan de séries télévisées (pour citer Brothers & Sisters, on ne peut que l'être !). Ca se ressent dans certains plans, dans l'utilisation de la musique et dans le choix même des chansons. Mais, au-delà de ça, cette première réalisation manque grandement de subtilité, de dialogues réussis et d'acteurs convaincants. Quant au propos, il n'est pas original une seule seconde. On a l'impression d'avoir déjà vu tout ça trop de fois... Dommage. THE DESCENDANTS. Si je devais citer tous les points forts du dernier film d'Alexander Payne, la prestation de George Clooney, pourtant unaniment saluée, ne viendrait pas en premier. Il est bon, bien entendu, mais la trop grande réserve de son personnage ne lui permet pas d'aller plus loin, là où j'avais envie qu'il m'emmène enfin. On est en tout cas pas habitué à le voir dans ce type de rôle... La vraie surprise, c'est Shailene Woodley, particulièrement émouvante, qui vient tout droit de Secret Life Of The American Teenager dont elle est l'héroïne ! Preuve que la direction d'acteur, ça peut tout changer... Jouer dans une merde, ça n'aide pas non plus. Un beau film, sans conteste, mais pas la claque que j'attendais. Pas le flot d'émotion que je recherchais.
MARTHA MARCY MAY MARLENE. Une superbe affiche, une excellente bande-annonce, une révélation -Elizabeth Olsen- mais un film qui ne tient pas toutes ses promesses parce que l'héroïne ne s'y livre jamais vraiment, ni à nous ni à ses compagnons. Comme un goût d'inachevé, mais beaucoup de poésie. DETACHMENT. La presse a été dure avec ce film. Vraiment trop dure. La mise en scène serait-elle trop originale ? Adrian Brody serait-il trop bon ? L'ensemble du casting secondaire serait-il trop admirable ? La réalité trop sombre ? Le propos trop désespéré ? Moi, j'ai été bousculé par ce film, bouleversé... je l'ai trouvé tout simplement juste.
ANOTHER HAPPY DAY. Hormis la bouche d'Ellen Barkin, j'ai peu de reproches à faire à ce film qui redonne ses lettres de noblesse au terme trop souvent utilisé dans les synopsis de films et de séries depuis quelques années et souvent à tort : "famille dysfonctionnelle". Il s'y dit des choses, sur la vieillesse notamment -grandiose Ellen Burstyn- absolument poignantes. On rit certainement plus qu'on ne pleure mais le scénario est suffisamment bien écrit pour passer de l'un à l'autre avec une aisance incroyable. L'accumulation de toutes les misères du monde n'était sans doute pas nécessaire, cela dit. FELINS. Le procédé de l'anthropomorphisme, qui consiste à humaniser les animaux en interprétant leurs réactions par des émotions, atteint ses limites au bout d'un certain moment mais c'était sans doute le prix à payer pour que l'on s'ennuie le moins possible devant ce documentaire aux images superbes -les paysages sont véritablement époustouflants- mais qui reste néanmoins... un documentaire, avec tout ce que cela implique de didactique. La voix-off de Pascal Elbé (honnêtement, je ne comprends pas pourquoi ils l'ont choisi lui) manque de vitalité.
CHRONICLE. Et si on détenait là le meilleur film basé sur le principe du found footage depuis longtemps ? Cette Chronicle, qui aurait pu ressembler à la série Misfits en se fiant uniquement au synopsis et à l'affiche très urbaine, est un divertissement particulièrement réussi qui ne raconte rien de très nouveau mais qui parvient à nous faire croire à l'impossible avec une facilité déconcertante. On part d'un drame adolescent intimiste pour terminer sur un blockbuster épatant. Le genre de bijou qui va, à coup sûr, être souillé par de multiples suites alors qu'il était parfait comme il était.