Entre 1921 et 1926, la guerre du Rif a éclaté. Elle opposait les Espagnols et les Français contre les tribus de la République du Rif (située au nord du Maroc, sous protectorat espagnol). Dans ce conflit participeront deux hommes qui prendront plus tard le pouvoir dans leur pays respectif : Francisco Franco et Philippe Pétain. La République du Rif sera dissolue à la fin de la guerre qui aura couté la vie à 150 000 hommes, dû notamment à l'utilisation massive du gaz moutarde.
Plus tard, c'est la guerre du Kongo-wara qui éclate entre 1928 et 1931. Elle s'étend à plusieurs colonies de l'AEF et les causes sont multiples : régime de concession (un état délègue l'administration du pays à une puissance étrangère qui investi, en théorie, pour le développement du pays), l'impôt indigène, les réquisitions d'hommes, les constructions de routes et du chemin de fer Congo-océan qui déracine la population. Cette insurrection sera supérieure en nombre que les militaires français, mais moins armée. Cette guerre aboutira à l'extermination de 10 % de la population.
Après ces différents accrocs, il a fallu redorer le blason de la colonisation. Alors, à Paris est organisée en 1931 l'exposition coloniale internationale qui présente ce qui a été rapporté - pillé - dans les différentes colonies. Puis arrive la Seconde Guerre mondiale. De Gaule parvient à rallier plusieurs colonies à sa cause plutôt qu'à celle de Vichy. Il doit cependant concéder l'indépendance de la Syrie. En 1942, il fonde le comité français de libération nationale à Alger et en 1944 il fait un discours lors de la conférence de Brazzaville où il promet l'éducation, l'égalité, la santé au sein de différentes colonies françaises. Des paroles qui ont porté leurs fruits puisque 350 000 indigènes viendront combattre sous les couleurs françaises. Après la guerre, lors de la Constitution du 27 octobre 1946 (de la IVe république) le terme d'empire colonial est remplacé par celui d'Union française et les colonies par celui des départements et territoires d'outre-mer.
À la fin de la guerre, les différents empires coloniaux vont s'effondrer. Pour la France, ça commence dès le 8 mai 1945. Ce jour-là à Paris tout le monde est dans les rues et fête la Libération. À Sétif, en Algérie, a également lieu une marche du même type. Des nationalistes algériens en profitent pour revendiquer l'indépendance. Tout dérape lorsqu'un policier tire sur un jeune scout musulman tenant un drapeau de l'Algérie. Des émeutes se déclenchent, l'armée française réplique fermement. Les chiffres sur le nombre de morts varient énormément selon les parties. Les historiens évoquent une fourchette entre 8 000 et 15 000 morts. Cette journée sera la prémisse de la révolution algérienne 10 ans plus tard.
C'est en Indochine que la guerre de décolonisation débute véritablement. En 1941, Hô Chi Minh créer le Viêt Minh, une organisation politique paramilitaire créée par le Parti communiste indochinois et regroupant différents groupes nationalistes qui s'oppose à la fois à l'occupation japonaise et la colonisation française. Craigant un débarquement allié en Indochine, les Japonais quitte le territoire en août en accordant l'indépendance au Laos et au Cambodge. À la suite de cette révolution d'août, Hô Chi Minh déclare à son tour l'indépendance de la République démocratique du Viêt Nam. Début 1946, les troupes françaises menées par le Général Leclerc reprennent le Laos, la Cochinchine et le Cambodge. En 1949, l'arrivée de Mao en Chine permet au Viêt Minh d'être moins isolé. La guerre s'enlise ensuite. Les villes sont reprises par les Français, tandis que les zones rurales continuent de résister. En métropole, le conflit n'est pas bien vu dans l'opinion publique.
Les États-Unis qui ne voulaient pas intervenir dans un conflit colonial, sont inquiets de la résistance communiste et vont financer la France à 80 %. La bataille de Diên Biên Phu perdu par les Français mettra un terme à cette première guerre d'Indochine et par la ratification des accords de Genève du 21 juillet 1954, mais non acceptée par les États-Unis et l'État du Viêt Nam Sud. L'Indochine éclate alors en quatre pays : Cambdoge, Laos, République démocratique du Viêt Nam (Nord), État du Viêt Nam (Sud). Ces deux derniers pays devaient organiser un référendum pour l'unification du pays. Mais Diem le chef de L'État du Viet Nam l'a refusé et entrait en guerre — soutenu par les États-Unis — contre le nord dirigé par le Parti communiste et Hô Chi Minh. Ainsi éclate la guerre du Viêt Nam. Le bilan de celle d'Indochine est de 100 000 morts côté français (métropole, Indochinois, Africains, légionnaires) et 500 000 côté civils. Celle du Viêt Nam verra la défaite des États-Unis et la réunification du pays un an plus tard. Aujourd'hui encore, le parti communiste est à la tête de ce pays.
En Algérie, la contestation réprimée à Sétif s'est organisée dans la clandestinité durant près de dix ans. Le 1er novembre 1954, 30 attentats sont perpétrés simultanément dans le pays par un groupe alors inconnu : le Front de Libération National (FLN). En conséquence, le ministre de l'Intérieur François Mittérand fait dissoudre le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques, le plus important parti nationaliste algérien, et envoie 26 000 hommes en renfort. Le 20 août 1955, le FLN organise des manifestations dans différentes villes du pays. Des émeutes éclatent et feront 123 morts, dont 71 Européens. À la fin de l'année 1956, les forces françaises en présence seront constituées de 350 000 hommes. À cette période, les différents partis nationalistes se sont ralliés au FLN, sauf le Mouvement national algérien (MNA). L'affrontement entre ces deux partis, aidés par la France qui propageait de fausses informations, aboutira à la mort de 10 000 personnes. Dans sa communication, le gouvernement français va jouer sur les mots. La guerre deviendra "opération de maintien de l'ordre" ou bien la révolution algérienne deviendra les "évènements algériens", afin de dédramatiser la nature de la guerre auprès de l'opinion publique.
La loi du 3 août 1955, signé par le ministre de l'Intérieur Maurice Bourgès-Maunoury et le ministre de la Défense, le général Koenig, permet la saisi des textes dénonçant les agissements français et donne carte blanche sur les procédés d'interventions : « la lutte doit être plus policière que militaire (…) Le feu doit être ouvert sur tout suspect qui tente de s’enfuir (…) Les moyens les plus brutaux doivent être employés sans délai (…) Il faut rechercher le succès par tous les moyens. » Un autre signé par le ministre de la Justice, Robert Schuman, en août, confer une sorte d'immunité aux agissements français : « une action supprimant la responsabilité pénale de ses auteurs (…) [Sera suivie] d’un refus d’informer (…) Les plaintes devront faire l’objet d’un classement sans suite, dès lors qu’il apparaîtra incontestable que ces faits sont justifiés par les circonstances, la nécessité, ou l’ordre de la loi. »
Durant cette guerre, l'immigration passe de 200 000 à 400 000 individus. La situation était paradoxale. Les immigrants faisaient tourner les usines, dont certaines d'armements, et finançaient le FLN. En 1958, une fois de plus la France ne s'en sortait pas. En Algérie, le contingent français atteindra 500 000 hommes. Le Général de Gaule accepte de revenir au pouvoir si on lui permet de revoir la Constitution, avec un exécutif plus fort que le législatif et le judiciaire, qui étaient tous égalitaires dans la IVe République. Dans la foulée, il met en place un referendum par lequel les Français acceptent que les Algériens soient consultés sur leur indépendance. En Algérie, quatre généraux en désaccord avec la politique de de Gaule tentent alors un putsch qui n'aboutira pas. Un peu plus tard apparait l'Organisation Armée Secrète (OAS, extrême droite) et ferra plus d'attentats en un an que le FLN durant toute la guerre. À Paris un couvre-feu est instauré pour les Algériens afin d'éviter les affrontements avec les membres de l'OAS. Pour protester, le 17 octobre 1961, 30 000 personnes ont défilé dans les rues. Maurice Papon — condamné en 1998 pour complicité de crimes contre l'humanité pour son rôle dans la déportation des juifs durant la Seconde Guerre mondiale — alors préfet, ordonna la répression qui fera 200 manifestants tués, plusieurs milliers blessés et 12 000 arrêtés.
Les accords d'Évian du 18 mars 1962 aboutissent à un cessez-le-feu immédiat. Ils ont été approuvés par 90 % des Français de métropole. Le 5 juillet 1962, à la suite d'un référendum, l'Algérie accède à l'indépendance. Un million de pieds-noirs reviennent en France, ainsi que de nombreux Harkis — Algériens engagés dans l'armée française. Il y a eu 20 000 morts côtés français et 500 000 côtés algériens. Les membres de l'OAS ont été amnistiés et réhabilités au sein de l'armée française. Cette guerre a permis à la France d'exporter son savoir-faire en matière de guerre contre-insurrectionnelle, particulièrement auprès des dictatures d'Amérique latine.
L'indépendance du Maroc a été plus "simple". En 1947, le sultan Mohammed Ben Youssef réclame l'indépendance du pays. En 1953, il sera envoyé en exil et remplacé par Mohammed ben Arafa, répondant mieux aux intérêts étatsuniens et français, mais la population n'en veut pas engendrant émeutes et attentats. En 1956, Mohammed Ben Youssef revient dans un Maroc indépendant et se fera appeler Mohamed V. Il sera rapidement succédé par le despotique Hassan II. La Tunisie devient indépendante le 20 mars 1956 et vivra sous la dictature de Bourguiba. Les Malgaches paupérisés et maintenus dans un niveau d'inculture se révoltent une première fois le 29 mars 1947 contre les intérêts des colons. Pour les stopper, des tirailleurs marocains et algériens sont envoyés faisant plusieurs milliers de morts. Le pays accédera finalement à l'indépendance le 26 juin 1960. Durant cette période, les colonies africaines obtiendront leur indépendance plus ou moins facilement.
Mais cette décolonisation africaine a été remplacée par de bonnes relations qui permettent à la France de conserver ses intérêts économiques dans ses anciennes colonies en maintenant au pouvoir de ces nouveaux pays des individus acquis à sa cause. C'est la Françafrique.