Quelle est l'origine de certaines expressions ?

Publié le 07 mars 2012 par Dubruel

(D’après Gilles Henry, L’habit ne fait pas le moine, Ed. Tallandier 2003) :

« Une chaleur caniculaire. »

Canicule est une étoile de la constellation du Grand Chien. En latin « canicula » signifie « petite chienne.»

Du 22 juillet au 22 août, Canicule se lève et se couche en même temps que le

soleil. Elle est donc l’étoile de la chaleur.

Les Romains, redoutant cette période de grandes chaleurs et voulant apaiser Canicule, lui offraient un chien roux (comme le soleil) en sacrifice.

C’est un bleu.

1793, dans l’ouest de la France, une guerre ‘inexpiable’  se déroula entre Blancs (royalistes) et bleus (les soldats de la révolution).

La bannière des premiers arborait une croix et un cœur. Elle était blanche, symbolisant le drapeau blanc du roi.

Les seconds, les soldats de la 1ère république, portaient des uniformes bleus.

Il s’agissait de recrues fraichement incorporées.

Bleu a conservé ce sens de ‘novice ‘.

Une cote mal taillée.

‘Tailler’ veut dire ‘soumettre à l’impôt’

‘La cote’ était un impôt qui vit le jour en 1050. On écrivait « cotte »

Une cote mal taillée était une imposition mal établie.

Au cours des siècles, le sens a glissé jusqu’à signifier une personne mal bâtie, puis mal habillée.

Courir comme un dératé.

Pline, dans son Histoire Naturelle, rapporte que les Anciens desséchaient (en fait, réduisaient et empêchaient de gonfler) la rate des coureurs afin d’améliorer leurs performances, en utilisant une décoction de prêles (déjà le dopage !)

À la fin du XVIIème siècle, cette légende fit l’objet d’essais réels sur des animaux. Nul ne put prouver qu’un animal dératé courait plus vite que les autres.

Aujourd’hui, l’expression continue pourtant de signifier ‘courir extrêmement vite’.

Courir le guilledou.

c’est Agrippa d’Aubigné qui utilise courir le guilledou pour courir l’aventure, pendant qu’on se  sert également de courir le guidrou pour fréquenter les mauvais lieux.

Puis le poète Scarron parle en 1644 du guilledou qui aurait évoqué le loup-garou.

Le mot vient probablement du verbe guiller (tromper) et une altération de doux, dont le sens évoque l’idée d’attirance sexuelle mêlée à celle de tromperie ou de ruse.