A 1.288 mètres d'altitude, l'Hérault prend sa source dans les tourbières du Mont Aigoual au cœur des Cévennes. Jeune torrent impétueux courant sur les granites et les schistes, entre hêtres et résineux, et, sur ses premiers dix kilomètres, dévalant, plus de 1.000 mètres de dénivelé, il dégringole en de magnifiques cascades, voilées de blanc, au milieu des à pics.
Il ne calme ses pulsions torrentueuses qu'en pénétrant dans une profonde vallée, à Valleraugues. Quittant les terres cévenoles, il creuse les massifs calcaires où se développe et s'épanouit une végétation méditerranéenne, mais il ne s'assagit pas pour autant. Sur plus de 40 kilomètres, entaillant le Massif de la Séranne, il se faufile rapidement au milieu de gorges encaissées et impressionnantes, somptueuses et sauvages, qui, encore assez larges jusqu'à Saint Guilhem le Désert, se rétrécissent progressivement jusqu'au Pont du Diable.
Progressivement, après le Pont du Diable, le relief devient moins accidenté, la plaine déroule son tapis de verdure et de cultures horticoles et viticoles et le climat Méditerranéen s'installe. Bordé de sa forêt riveraine, il coule paisiblement entre prairies, vergers, vignobles et maraichages jusqu'à Agde, où, canalisé sur cinq kilomètres, il rejoint son embouchure et, au Grau d'Agde et àLa Tamarissière, se jette dans la Mer Méditerranée.
Sacralisant l'antédiluvien et le passé historique, matérialisant le présent et conjecturant l’avenir d'un département si ce n'est celui d'une région, le fleuve Hérault aux mille visages, tout comme le sont la Têt des catalans, l'Aude des cathares et le Gard des némausiens et des cévenols, est bien plus qu’un simple cours d’eau : c'est l'âme des umbranicis. Ses berges, ses méandres et ses plans d'eau, tour à tour sites historiques, curiosités naturelles, bases de plein air et de loisirs nautiques, et d'ouvrageshydrauliques offrent de riches rendez-vous pour les passionnés du patrimoine archéologique et historique et les amoureux de la nature, de la pêche, de l'orpaillage et du tourisme nautique.
Le Mont Aigoual, château d'eau cévenol.
Imposante masse granitique, roche magmatique plutonique leucocrate d'âge paléozoïque, - environ 330 millions d'années-, intrusive dans les roches encaissantes métamorphiques, schistes des Cévennes, le Massif de l'Aigoual, le mont éponyme étant le toit du pluton granitique où affleurent desmicaschistes, royaume des ouragans, du brouillard, de la neige et des précipitations violentes d'origine méditerranéenne, engendre ruisseaux et rivières qui, torrentueux, entaillent les versants.
Sur ses contreforts, le Tarnon, le Trévezel, la Dourbie, la Jonte et l’Hérault, viennent prendre leur source et creusent des canyons et des gorges spectaculaires. Sur ses pentes, au milieu des fôrets de hêtres, de sapins, d'épicéas, de mélèzes, des chênes à feuillage caduc et des châtaigniers, s'accrochent les hameaux dispersés et les terrasses bâties pour les cultures : mûrierspour la sériciculture, oignons doux des Cévenneset vergersen fonds de vallées. Et, au pied de l'imposante barrière, dans un écrin de verdure strié par les torrents, s'inscrit Valleraugue, un village au douze ponts s'ouvrant sur la « Vallis Erauguia » , - la vallée de l'Hérault-,
Le Massif de la Séranne et l'étroit et le vertigineux canyon de l'Hérault.
Imposant massif calcaire à l’extrême Sud du Massif central formé sur une barrière de corail il y a 150 millions d’années, son échine s'étirant longitudinalement, selon un axe Nord-Nord-Est/Sud Sud-Ouest, sur plus de 40 kilomètres et lui conférant l'allure d'un gigantesque cétacé échoué, d'altitude variant de 700 à 940 mètres, marque, de son auguste silhouette, le paysage de l’Est héraultais.
Les plaines, alluviale de Gignac et viticole du bitterois, et le repos du guerrier.
A la sortie des gorges, au « gourg noir », - le « gouffre noir » -, qu'enjambe le Pont du Diable, plus vieux pont de France et chef d’œuvre de l'art roman, solidement ancré sur le roc constitué de bancs calcaires jurassiques très compacts, le fleuve Hérault débouche sur la plaine alluviale de Gignac qu'elle arrose, avant de s'engager dans celle, viticole, du biterrois.
Ces deux plaines se sont façonnées tout au long du Quaternaire suivant les grandes alternances entre les périodes froides et chaudes et l'ultime glaciation de Würm a configuré la vallée de l'Hérault par étagement successif des différentes terrasses alluviales, vestiges de l'ancien dynamisme du cours d'eau.
L'Hérault s'incise dans sa plaine alluviale de façon linéaire et uniforme et le côté chaotique des gorges est délaissé au profit d'un hydrodynamisme moins tumultueux. Son lit mineur est large, bordé de talus et de plages de galets et son lit majeur, s'élargissant, concentre les activités humaines, majoritairement la production agricole et, localement, l'extraction de matériaux.
De Saint Thibéry à Agde, la plaine alluviale est très vaste et la proximité de l’exutoire et les faibles pentes favorisent la mise en place d’une vallée en toit, à partir de Florensac. Et de Agde jusqu’à l’embouchure, l'Hérault s'étale en un vaste delta dominé par l’ancien volcan s'étendant sur environ 15 kilomètres carrés et comprenant trois cônes stromboliens dont les restes en sont le Mont Saint-Loup, 112 mètres d'altitude, le Petit Pioch, 35 mètres, - mais au sommet a été décapé en grande partie par une carrière d'exploitation de la pouzzolane actuellement transformée en décharge de déchets-, et le Mont Saint-Martin, 55 mètres.