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Demandez le programme

Publié le 07 mars 2012 par Alteroueb

J’aurais pu préparer ce billet la veille tant la prestation du président/candidat, à l’émission «DesParoles et Des Actes» était prévisible et sans fond. Le monarque du moment n’a cessé de poser des questions à ceux qui l’interrogeaient alors qu’en toute logique, durant ces 10 dernières années où il officiait en tant que super ministre puis d’hyper président, son job était justement d’y répondre, de faire l’Histoire et non la subir. Même les journalistes sont devenus hors de contrôle. Avec Pujadas dans le panel, c’est dire.

Iznogoud, dans DPDA, plus vrai que nature...
Comme d’habitude, je ne peux guère évoquer le fond tant il a tété oublié au profit de continuelles inélégances indignes pour un personnage tel qu’un président de la République, et ce ne sont pas les 2 propositions faites en direct qui vont hausser le niveau. L’une résulte de la grande découverte du moment, l’absence de contribution des grandes entreprises française aux finances de l’Etat, l’autre concernant invariablement l’immigration, tous ces salauds d’ailleurs qui viennent bouffer le pain des français, il y en a trop… A l’évidence, ce n’est pas un projet de société que Toto 1er nous concocte, c’est un projet d’exclusion, copié sur sa voisine de droite.

Parler de projet est un peu rapide car pour le reste, rien ne change. La stratégie du candidat d’une droite de moins en moins républicaine est de nier les évidences avec une énergie et un aplomb sans commune mesure. Non, le chômage n’a pas enflé d’1 million de personnes. Non, il n’est pas le président des riches. Non, il ne s’est jamais attaqué au modèle social, aux solidarités. Non, la hausse de la TVA n’est pas facteur de hausse des prix. Non, il n’a pas creusé le déficit de plus de 500 milliards. Et oui, son pote Bachar El-Assad reste son pote. Oui, il va obliger israéliens et arabes à s’entendre au moyen-orient. Et enfin, la France aura des finances en équilibre en 2016 ! On y croit.

Le débat avec Laurent Fabius a été pour ma part globalement décevant. Face au Lider Minimo, il a été très vite gêné par les rappels appuyés de ses propres petits mots doux à l’encontre de François Hollande. Si l’expérience en matière d’Etat parle pour lui, il traîne aussi quelques vieilles casseroles qui l’ont empêché d’attaquer avec plus de vigueur, commettant trop souvent l’erreur de répondre aux incessantes questions du candidat de l’UMP. Toutefois, l’évocation du Tartuffe de Molière a été un grand moment, plongeant notre monarque dans une rage mal contenue devant l’incapacité d’étaler une érudition qu’il n’a pas. Effectivement, Fabius l’a bien rappelé, Tartuffe n’est pas étudié à l’ENA, c’est bien avant…

Des paroles, beaucoup de paroles pour nier les évidences et toujours rejeter la faute sur autrui, pour proférer quelques attaques personnelles et nominatives indignes, pesantes et méprisantes, voilà ce que j’ai retenu de cette triste soirée. Le personnage est pathétique, et une seule question continue de m’obséder : comment est-il possible qu’un tel personnage soit devenu président de la République ? Les actes, on les connaît, le programme, toujours pas. D’ailleurs, on ne sait plus qui parle. Le président ? le candidat ? Celui de 2007, de 2012 ? Marine Le Pen ?

J’ai désormais une certitude : il n’y aura pas d’alternative pour l’élection présidentielle, programme contre programme. Toto 1er joue son va-tout et veut un plébiscite. Son projet semble donc bien se résumer, en bon mégalomane qui se respecte, à sa seule personne.

C’est insensé comme démarche, mais cela, on le savait déjà.


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