Aujourd'hui mercredi, je vous propose un petit roman pour jeunes adolescents. J'ai donc profité des vacances pour lire ce livre prêté par ma collègue. Je n'avais encore jamais lu de romans de cette auteure.
Quid ?
Simple dit " oh, oh, vilain mot " quand Kléber, son frère, jure et peste. Il dit " j'aime personne, ici " quand il n'aime personne, ici. Il sait compter à toute vitesse : 7, 9, 12, B, mille, cent. Il joue avec des Playmobil, et les beaud'hommes cachés dans les téphélones, les réveils et les feux rouges. Il a trois ans et vingt-deux ans. Vingt-deux d'âge civil. Trois d'âge mental. Kléber, lui, est en terminale, il est très très courageux et très très fatigué de s'occuper de Simple. Simple a un autre ami que son frère. C'est Monsieur Pinpin, un lapin en peluche. Monsieur Pinpin est son allié, à la vie à la mort. Il va tuer Malicroix, l'institution pour débiles où le père de Simple a voulu l'enfermer, où Simple a failli mourir de chagrin. Monsieur Pinpin, dans ces cas-là, il pète la gueule. Rien n'est simple, non, dans la vie de Simple et Kléber. Mais le jour où Kléber a l'idée d'habiter en colocation avec des étudiants, trois garçons et une fille, pour sauver Simple de Malicroix, alors là, tout devient compliqué.
Mon bavardage...
J'ai oscillé pendant ce roman. Disons qu'il y a un petit passage au milieu où je me suis un peu ennuyée. Mais c'est reparti et la fin ne m'a pas déçue.
Tout d'abord, j'ai été touchée par le personnage de Kleber et par celui de son frère, Simple. C'est une belle image de fraternité que nous offre Marie-Aude Murail. C'est aussi par moments un roman très émouvant. A Kleber qui cherche l'équilibre pour organiser sa vie et celle de son frère répond un Simple tout en extravagance, en insouciance. C'est cette dualité qui rend le roman touchant. Les personnages secondaires ne sont pas en reste. J'ai aimé le personnage d'Enzo, son évolution dans le livre !
L'auteure a également un style très agréable. L'écriture glisse toute seule et c'est vraiment sympa pour le lecteur. Marie-Aude Murail va à l'essentiel. Elle ne se perd pas, ne nous perd pas en longues descriptions psychologiques pour présenter les différents personnages. Pourtant cela fonctionne très bien puisqu'on a l'impression de bien connaître chaque personnage, de pouvoir les dessiner et dresser leurs portraits. C'est un récit très vif ! Cela est du en grande partie aux nombreux dialogues. J'ai tout particulièrement aimé ceux entre Simple et Monsieur Pinpin son lapin en peluche.
C'est un roman qui pose des questions très intéressantes aux lecteurs. Je pense qu'il serait intéressant de l'étudier avec des jeunes ados et d'organiser des débats autour du "sacrifice" de kleber, du retard mental, le regard des gens sur la déficience mentale... Cet opus propose déjà quelques pistes de réponses et/ou de discussions.
Enfin c'est un roman très drôle. J'ai ri en lisant les jeux de mots de Simple. Aussi les cigarettes deviennent "six garettes" !
Peut-être que ce qui m'a un peu dérangé tout de même c'est l'absence de crédibilité à certains moments. Difficile d'imaginer un jeune homme de 17 ans entrain de s'occuper d'un déficient mental ! En fait, je l'ai plutôt lu comme un joli conte. Je vous conseille malgré tout ce très beau roman !