En France, l’instruction scolaire est obligatoire de 6 à 16 ans. Cette instruction doit permettre à chaque enfant de la Nation d’accéder à des apprentissages afin de s’orienter vers une
formation, mais également d’apprendre le vivre-ensemble républicain. A tous les échelons de l’enseignement, le gouvernement se sera appliqué à faire échouer l’école publique dans ces deux
missions.
La fin de la scolarisation dès 2 ans
Depuis 10 ans, la droite au pouvoir a tout mis en oeuvre pour que le taux de scolarisation dès l’âge de 2 ans baisse irrémédiablement. Les maternelles sont dévalorisées, les instituteurs réduits
à des « changeurs de couches », tandis que la droite préfère confier l’accueil des enfants dès 2 ans à des jardins d’éveil privés, pour ceux qui peuvent les payer. En parallèle, nous assistons à
une baisse alarmante de la scolarisation des enfants de 2 ans dans les quartiers populaires.
Le gouvernement refuse de reconnaître à l’école maternelle son rôle dans la construction des apprentissages les plus indispensables (notamment avec la préparation à la lecture, à l’écriture et
aux mathématiques de base), ainsi que dans l’éducation au vivre-ensemble et la socialisation. Preuve en est la politique conservatrice qu’il a menée en la matière, en favorisant par exemple
l’accueil des plus jeunes enfants par le secteur privé, privilège restant donc réservé à la frange la plus aisée de la population. C’est dès le plus jeune âge que l’impératif républicain de
l’égalité dans l’accès à l’éducation doit être assuré.
Suppression de postes : moins de suivi et d’encadrement
Depuis 2002, 80 000 postes ont été supprimés par la droite dans l’Education Nationale. Parmi eux, des enseignants, mais aussi des personnels encadrant, CPE, conseillers d’orientation, RASED, un
ensemble de personnels encadrant aux missions d’accompagnement des élèves et de suivi individualisé. Moins de postes, c’est donc moins de suivi et la mise à l’index par la droit de la réussite
pour tous.
Le collège unique dans le viseur du gouvernement pour une ségrégation scolaire toujours plus précoce
De la même façon, le gouvernement s’emploie à détruire le collège unique au lieu d’en faire un pivot de notre système scolaire et de permettre à tous les élèves de disposer des connaissances
suffisantes pour s’orienter ensuite vers une filière générale, technologique ou professionnelle. Pourtant, toutes les études prouvent qu’une orientation tardive est souvent liée à la réussite des
élèves. Le collège unique et la lutte contre la spécialisation précoce restent donc des gages de réussite pour tous. Par ailleurs, la tentative d’ouvrir l’apprentissage dès 14 ans est
véritablement dangereuse, car une orientation aussi précoce laisse peu de place à des choix de vie réellement assumés.
Une politique d’orientation inexistante pour les lycéens et les jeunes apprentis
Aujourd’hui plus que jamais, l’enseignement secondaire fonctionne à double vitesse. Avec des filières générales réservées aux élèves les mieux intégrés dans le système scolaire, qui sont souvent
les mêmes issus des couches sociales les plus favorisées. Tandis que les filières technologiques et professionnelles ainsi que les formations en alternance sont trop souvent perçues comme des
voies de garage, souvent imposées aux élèves et injustement dévalorisées.
L’absence de politique éducative ambitieuse pour le lycée général, le lycée professionnel et le lycée technique aura été une preuve de plus de l’incapacité du gouvernement à garantir un accès
égal aux connaissances et un service public de l’orientation pourtant nécessaire à des moments clés où l’on réalise des choix déterminants pour sa vie future.
Refonte de la carte scolaire et mixité sociale en berne dans l’éducation
Garantir l’égalité, c’est aussi permettre à tous d’accéder aux mêmes chances de réussite d’où qu ’ils viennent. Cela passe en grande partie par une réelle mixité sociale et scolaire au sein des
établissements. Or l’assouplissement de la carte scolaire mise en place par le gouvernement depuis 2007 va à l’encontre de cet objectif. En effet, par cette réforme, les parents peuvent
théoriquement choisir l’établissement de leur enfant, quand ils peuvent effectivement se permettre financièrement de les envoyer dans des établissements mieux cotés, mais éloignés
géographiquement ou sélectifs. Cette réforme met ainsi les établissements scolaires en concurrence et contribuant à la ghettoïsation des établissements de ZEP et de leurs élèves. Résultat, les
élèves les plus favorisés ont quitté les établissements défavorisés.
Une politique élitiste dans les ZEP
L’éducation pour tous, cela passe enfin par une politique ambitieuse pour les Zones d’Education Prioritaire (ZEP), afin de combattre les inégalités sociales là où elles font le plus de dégâts.
Une fois encore, la politique du gouvernement n’a été que de la poudre aux yeux. La droite en effet s’est contentée d’aider une soi-disant élite méritante d’élèves des quartiers alors que c’est
l’ensemble des élèves qui doit être portée à la réussite.Les internats d’excellence, 22 en tout, n’ont pu accueillir que 10 000 élèves de ZEP, accentuant les difficultés pour ceux qui restent en
dehors de ce système. De la réforme des Réseaux Ambition Réussite et des Réseaux de Réussite Scolaire au plan Espoir Banlieues sans oublier la mise en oeuvre des ECLAIR (Ecoles Collèges Lycées
pour l’Ambition, l’Innovation et la réussite), l’échec de la droite est criant et les moyens alloués à l’éducation prioritaire restent désespérément faibles (1,5% du budget de l’éducation
nationale en 2005 alors que la part d’élèves en difficulté ne cesse de s’accroître d’année en année).
Une refonte des programmes scolaires qui appauvrit la formation de l’esprit critique
Outre l’accès aux connaissances, l’école doit permettre de mettre du sens sur le mot citoyenneté, à tous les âges et tout au long des apprentissages. La citoyenneté, c’est la découverte de
l’autre mais aussi la formation d’un esprit critique par rapport au monde qui nous entoure. En 2008, avec une réforme écrite à la hâte, le gouvernement a refondu le contenu des programmes
scolaires, au détriment de disciplines telles que l’histoire-géographie ou les matières artistiques, de l’école primaire au lycée. Par cette révision des programmes scolaires, le gouvernement
cherche à priver des milliers de jeunes en âge de devenir des citoyens de pouvoir se forger un regard critique et attentif sur la vie politique.
Des conditions de travail toujours plus dures pour les enseignants
Jamais autant le métier d’enseignant n’aura été méprisé comme ces dix dernières années. Aujourd’hui, enseigner est le seul métier qui ne s’apprend plus. Par la suppression pure et simple des IUFM
et de l’année de stage rémunérée qui précédait l’entrée sur le marché du travail, le gouvernement a vidé la formation des enseignants de son contenu, notamment pédagogique. Les jeunes professeurs
se retrouvent devant des classes surchargées sans avoir reçu la moindre formation pratique. De plus, le recul de l’accès aux concours d’enseignants de bac +3 à bac +5 n’a été qu’une barrière de
plus pour décourager les jeunes issus des classes populaires et moyennes se destinant à ce métier.
L’enseignement supérieur emmené dans la spirale de l’échec
Les différentes réformes menées depuis 10 ans avec notamment la mise en place du LMD (Licence Master Doctorat) et du Plan réussite en licence ne sont pas parvenus à lutter efficacement contre
l’échec en premier cycle universitaire qui concerne aujourd’hui près d’un étudiant sur deux. En raison notamment de moyens insuffisants alloués à ces politiques qui ne sont demeurées bien souvent
que des affichages. Pire encore, le nombre de jeunes qui accèdent à l’université diminue depuis plusieurs années, allant à rebours d’un mouvement historique de démocratisation des études
supérieures. Depuis 2007, le gouvernement a appliqué sa logique libérale à l’enseignement supérieur et met en concurrence les universités via notamment la LRU (loi Libertés et Responsabilités des
Universités) et la mise en place des PRES (Pôles de Recherche et d’Enseignement Supérieur). Les conséquences de ces réformes sont désastreuses pour l’enseignement supérieur : les universités des
villes de moyenne notamment s’appauvrissent et l’accès aux connaissances pour tous et sur tout le territoire en pâtit.
La recherche prise pour cible
La recherche française est progressivement dépossédée de ses moyens, ce qui est la preuve du délaissement du champ de l’innovation par les différents gouvernements de droite. Coupes dans les
budgets, incohérence dans la stratégie d’avenir pour la recherche publique, précarisation des professionnels scientifiques. Le système mis en place décourage une fois de plus les jeunes qui se
destinent à ces carrières. En parallèle, le crédit impôt-recherche a été dévoyé par la droite, et reste désormais orienté vers la seule recherche appliquée dite rentable et favorisée par les
multinationales qui la financent, au détriment de la recherche fondamentale.
C’est à l’Etat d’assurer que l’enseignement public, symbole-même de notre République, soit vectrice de réussite, pour chaque élève vivant en France, et ce, quel que soit son milieu social et
culturel.
Transmission des connaissances, apprentissage du vivre-ensemble et construction de la citoyenneté : telles sont les missions de l’école pour faire de l’enfant un élève et de l’élève un citoyen,
capable de faire ses choix de vie et d’entrer dans le monde professionnel de manière sereine.
Pourtant, après les attaques renouvelées de la droite envers tous les échelons de l’éducation depuis plus de dix ans, les inégalités scolaires et sociales ne cessent de grandir. L’ascenseur
social est aujourd’hui en panne et la promesse républicaine de « liberté, égalité, fraternité », qui figure sur le fronton-même de nos écoles, en est bafouée.
Source : Jeunes avec Hollande