Message à caractère personnel...

Par Lisbeth_hugen

Lors du montage du dernier numéro des Fauteuses "vintage", la question du souvenir a fait surface. Nous avons pris la décision de nous exposer un peu plus en racontant chacune un souvenir lié à notre enfance ou adolescence en partant d'une photo.

Cela a été pour moi un grand moment de nostalgie... Je pourrais passer des heures à fouiller dans les vieilles photos et à me remémorer l'événement, le lieu, les personnes présentes. Parfois je me souviens de l'odeur, parfois du temps qu'il faisait, etc. Un jour, une de mes profs d'histoire avait dit lors d'un cours : "si un jour votre maison prend feu, il faut sauver les photos, le reste n'est que matériel" (c'était ma prof préférée - Madame L. vous ne pouvez pas imaginer tous les heureux souvenirs que je garde de vous - Par contre, je ne me souviens plus pourquoi elle nous avait raconté ça). Je conserve précieusement cette idée en tête car, effectivement, il me semble que rien ne peut remplacer ces bouts de souvenirs si précieux. A l'heure du numérique, je prends grand soin à faire des albums photos "à l'ancienne" pour le bonheur de les feuilleter et par crainte que l'un de mes disques durs crame et qu'il ne reste plus rien. Le numérique est parfois imprévisible, je ne lui accorde pas ma pleine confiance !

J'ai aimé faire cet article, il m'a permis de farfouiller et de trouver comment conter un souvenir avec les problématiques récurrentes d'internet : que dévoiler ? Comment le faire ? Quelles sont les limites de l'intime ? Je vous livre ici le billet que j'avais écrit à cette occasion :

Je suis allée moi aussi ouvrir de vieux cartons en quête d’un souvenir vintage mais, au bout de quelques minutes, c’est plutôt cette phrase de ma grand-mère qui m’est venue à l’esprit : « la mode est un éternel recommencement ». Voilà exactement ce que j’ai ressenti en regardant ces souvenirs : il y a des cycles et des choses immuables…

Par exemple, sur cette photo, il y a cette enfant dans les bras de son arrière grand-mère. Je suis âgée de seulement quelques jours et ma mémé me regarde tendrement en me tenant avec beaucoup de précaution. Les grands enfants, aujourd’hui âgés de 18 ans, possèdent également ce type de photo… Peut-être même qu’ils sont plus nombreux à en avoir une car ils sont de plus en plus à connaître leurs arrières grands-parents.

Nous sommes également nombreux à avoir notre première photo à la maternité (du moins depuis que les appareils photos se sont démocratisés) : le decorum n’est pas tout à fait le même selon les générations, les infirmières ne sont pas vêtues de la même manière, l’enfant est langé autrement, couché dans un sens ou dans un autre. Ce ne sont finalement que quelques différences, le fond reste le même : un enfant est né.
Nous sommes également des milliers à avoir ces magnifiques photos avec un sourire édenté (la fameuse période où toutes les dents de lait tombent), ou bien celles de la kermesse de l’école. Il y a également celles de la première bougie et celles que l’on préfèrerait oublier tant notre look était incertain…

En regardant ces photos de moi enfant, j’ai pensé que chaque génération était marquée par des événements, des révolutions propres mais que certaines choses ne changeront pas : des bébés naitront et seront tenus dans les bras d’autres générations. Il y aura peut-être des couches intelligentes, des baby-phones encore plus high-tech mais, aujourd’hui, comme hier, comme demain, une petite-fille fera connaissance avec son arrière grand-mère.