Fils d'un éminent médecin Juif d'Hongrie et d'une mère, fille d'un grand docteur viennois sous l'empire austro-hongrois, Arthur suit les traces famililales et entre en études de médecine pour ses 17 ans en 1879.
4 ans auparavant, à 13 ans, il avait écrit près de 20 pièces de théâtre pour le simple plaisir d'écrire.
À 23 ans, il est diplômé en médecine. Il voudrait bien vivre de l'écriture mais son père, qui a aussi financé ses études de médecine s'y oppose fortement. Toutefois lors de la mort de celui-ci, Schnitzler abandonne aussitôt sa profession et se lance dans l'écriture à temps plein.
À 31 ans, il publit sa première pièce de théâtre. Après deux autres pièces et une nouvelle, le succès: Reigen. La pièce suscite beaucoup de réaction car la sexualité y est très franche et nous ne sommes quand même qu'en 1897. Sa pièce qui présente une série de personnages avant et après l'acte sexuel, fait ne sorte qu'on le traite de pornographe. Il n'est pas digne d'intérêt. Max Ophüls en fera un film en 1950, Roger Vadim en fait une autre version en 1964, Otto Schenk une autre pour le théâtre en 1973 avant que David Hare ne l'adapte à son tour en 1998, toujours au théâtre. (à l'époque la version de Hare avait beaucoup fait jaser parce que Nicole Kidman y jouait nue du début à la fin)
Schnitzler écrit trois autres pièces et trois nouvelles, toujours fortement axées sur la sexualité, teintée d'ornirisme et la critique de l'antisémitisme. Bien que marié en 1903, Schnitzler ne refusera jamais une cuisse bien présentée. Il se marie d'ailleurs surtout parce que sa femme, l'actrice-chanteuse Olga Gussman lui a donné un fils il y a un an. Ce qui n'empêche en rien l'ancien médecin de "consulter" un peu partout.
Sigmund Freud prend connaissance de ses oeuvres et lui écrit qu'il a l'impression que Schnitzler a appris par intuition, là où Freud a mis des années à comprendre la sexualité. Il lui avoue aussi qu'il a toujours redouté de rencontrer son double un jour et que sa découverte de Schnitzler a mis un terme à cette crainte.
En 1908 il publie le premier de ses deux romans, Der Weg ins Freie (The Road Into the Open).
En 1911 il écrit Das Weiste Land qui sera adapté au théâtre par Tom Stoppard en 1979, par Peter Beauvais à la télévision en 1970 puis Luc Bondy, au théâtre en 1986 avec Michel Piccoli dans le rôle principal masculin.
En 1912, il écrit l'une de ses rares pièces, bien qu'il soit juif lui-même, mettant en vedette un héros juif: Proffesor Bernhardi. La pièce est si clairement opposée à l'antisémitisme que Schnitzler est forcé de s'exiler de l'Autriche sur le point de tomber aux mains des Allemands. De toute façon, on lui avait retiré ses grades militaires suite à la publication de sa nouvelle Lieutenant Gustl, qui trace le portraity peu flatteur d'un militaire obssédé par son code d'honneur au point de s'en rendre malade.
Adolf Hitler qualifie son oeuvre de "saleté juive" et ses livres sont parmi les premiers brûlés par la censure allemande. (avec les oeuvres de Marx, Kafka, Freud, Einstein et Zweig)
À la fin de la première grande guerre, il publie la nouvelle Casanovas Heimfahrt (Le Retour de Casanova). Il se sépare officiellement de sa femme en 1921. Il écrira une dernière pièce, The Comedy of Seduction en 1924. La même année, sa nouvelle Fräulein Else, héroïne juive, obtient un grand succès. À la fin de l'année suivante parait la nouvelle Traumnovelle puis Spiel im Morgengrauen qui raconte tous les deux la nuit et ses mystères sexuels. Stanley Kubrick fera un fort intéressant film inspiré de Traumnovelle 73 ans plus tard.
Une fille qu'il avait eu en 1909 se suicide en 1928 à l'âge de 19 ans. Cette année-là il publie son second et dernier roman, décevant, Therese: Chronik Eines Frauelebens.
Arthur Schnitzler, anciennement membre de "la jeunesse viennoise" (Jung Wien) est nettement en avance sur son époque.
Il meurt peu de temps après la publication de sa dernière (et noire) nouvelle Flucht in die Finsternis (Flight Into Darkness) victime d'une tumeur au cerveau en 1931.
On découvre par la suite un journal qu'il tenait scrupuleusement depuis l'âge de 17 ans (il est mort à 69 ans) contenan plus de 8000 pages et qui détaillait toutes ses conquêtes sexuelles en plus de souligner des observations juteuses sur l'intimité de ses partenaires et de tenir des statistiques sur ses orgasmes (!?!).
Sex sells. Le journal est donc bien entendu publié post-mortem en 1987.
Et est un grand succès.
Schnitzler, bien en avance sur son époque, est encore largement joué, adapté, tourné, lu.
Schnitzler est encore d'actualité sur cette planète toute excitée.