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Parle-moi ! Que ta voix me touche !
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Chaque parole sur ta bouche
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Est un écho mélodieux !
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Quand ta voix meurt dans mon oreille,
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Mon âme résonne et s’éveille,
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Comme un temple à la voix des dieux !
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Un souffle, un mot, puis un silence,
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C’est assez : mon âme devance
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Le sens interrompu des mots,
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Et comprend ta voix fugitive,
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Comme le gazon de la rive
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Comprend le murmure des flots.
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Un son qui sur ta bouche expire,
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Une plainte, un demi-sourire,
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Mon cœur entend tout sans effort :
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Tel, en passant par une lyre,
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Le souffle même du zéphyre
- Devient un ravissant accord !
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Alphonse de Lamartine