A lire la presse, écouter les commentateurs patentés, les représentants des différentes formations politiques, on mesure bien la difficulté d’analyse objective de ce premier tour des municipales et des cantonales.
Certes, lorsque l’on totalise les voix globalement, une progression sensible des suffrages se portant sur la gauche est indéniable, mais elle est moins forte que le raz de marée annoncé. Selonl’AFP,au plan national, les listes de gauche obtiennent plus de 47% des voix contre 45% à celles de la droite, selon une totalisation portant sur 26 millions d’inscrits.
Descendant d’un niveau pour observer plus finement dans des petites et villes moyennes négligées par les grands médias, la photo est différente. Pour peu que l’on connaisse un peu les contextes, les erreurs commises, les rivalités de personnes, les bilans affichés, les programmes alternatifs proposés … on enregistre en fait, des comportements électoraux orientés par des considérations moins politiciennes.
Les comparaisons avec le deuxième tour des présidentielles, quelque fois évoquées par des journalistes en veine de sensationnel, ne sont guère valables pour juger d’une évolution quelconque des électorats.
Le vote de dimanche, même s’il a quelquefois renforcé un vote à gauche de désillusion, est resté très local. L’électorat semble avoir correctement classé ces différents “étages” électifs.
Une prime a été donné au sortant muni d’un certificat de “bon bilan” et “ouvert”, quelle que soit son étiquette. PS et UMP retrouvent des mensurations comparables à celles qui existaient avant la présidentielle. Le FN ne reprend pas sa progression des années noires. Il est vrai aussi, que les analyses par rapport à 2001 sont rendues délicates par un MODEM à géométrie variable et dont les tractations, ici refusées à Paris par Delanoë, ici acceptées par Guérini à Marseilles pendant que Bayrou campe sous sa tente paloise, laisseront des traces. Les scores du MODEM, dans des élections délicates pour lui, apporte par ailleurs la preuve d’une déception naissante vis à vis de la droite sans pour autant retrouver une alternative crédible proposée par la gauche.
Les intervenants politiques avaient raison de se montrer moins péremptoires que d’habitude sur les plateaux de TV, tant il est vrai qu’une abstention relativement élevée, en particulier dans les grandes villes, laisse au deuxième tour de dimanche prochain toutes les possibilités facétieuses.