Le Paraguay se plaint à son tour des restrictions argentines à l’importation

Publié le 06 mars 2012 par Rene Lanouille

L'irritation commence à gagner le Paraguay Les restrictions à l’importation de produits étrangers mises en place par le gouvernement argentin depuis le début de l’année continuent à faire des vagues de l’autre côté de l’atlantique. Après les critiques du président uruguayen, José Mujica, c’est au tour du petit poucet du Mercosur, le Paraguay, d’élever la voix par l’intermédiaire du vice-président des patrons de l’industrie, Eduardo Felippo.

Selon lui, la seule façon de faire plier l’Argentine est d’imposer des mesures similaires qui affecteront l’importation de produits argentins au Paraguay : « je travaille avec le ministre du commerce et de l’industrie, Francisco Rivas, pour que nous contre-attaquions. Nous voudrions imposer des mesures qui limitent l’importation de produits venant d’Argentine. Je pense que sur le long terme, le marché paraguayen en sortira gagnant. »

La semaine dernière, le gouvernement paraguayen a officiellement protesté contre les mesures de restriction mises en place en Argentine. Rien que pour le mois de février, les exportations de produits paraguayens en Argentine ont chuté de 70% par rapport au mois précédent. Le Paraguay envisage de ne plus s’asseoir à la table des discussions avec le voisin argentin lors de la prochaine réunion du Mercosur.

« Nous ne devons pas oublier que l’Argentine vend au Paraguay de nombreux produits, notamment du vin, de la nourriture. Je pense qu’on est capable de s’en passer, soit en produisant au niveau local ou en important via le Brésil, « ajoute Felippo. Ce dernier affirme qu’il ne veut pas fermer le marché paraguayen à l’Argentine mais il souhaiterait que les entrepreneurs argentins fassent revenir le gouvernement de Cristina Kirchner sur sa décision.

En 2011, la balance commercial entre les deux pays montrent un surplus de 972 millions de dollars côté argentin. Du côté du Paraguay, on s’inquiète cependant car les restrictions argentines risquent d’avoir un impact sur l’emploi et la hausse du chômage.


Ricardo Bellone