Visions Hong Kongaises...

Publié le 06 mars 2012 par Sylvainbazin
Pensées Hong-Kongaises.
Ma visite dans cette mégapole, entièrement dédiée aux affaires, qu'elles soient petites ou grandes, m'a décidément laissé une drôle d'impression. En contemplant le panorama offert par le bout de la péninsule de Kowloon, j'ai eu comme une impression de déjà vu. Ces immenses bâtiments, amoncelés au bord de l'eau, et en superposition les rameurs que j'avais vu la veille, sur une rivière à peine moins bordée d'immeubles, m'ont irrésistiblement renvoyés à une image de Winsor Mc Cay, l'auteur de bande-dessinées américain du début du 20e siècle, auteur de la fameuse série Little Nemo.Un indien piroguant et pêchant devant une ville monstrueuse...
Cette vision, qui date de plus d'un siècle maintenant, m'est revenue en mémoire. Elle m'apparait aussi comme quelque peu prophétique en voyant la ville de HK aujourd'hui. La curieuse proximité, tout de même, de la nature, sa fragilité et son état surcitaire, tout est résumé dans cette image... De là à dire que je me sentais un peu comme « un indien dans la ville » ou plutôt comme cet homme sauvage sur l'image qui semble vivre à contre-courant, mais pour combien de temps encore, dans cette ville entièrement dévolue aux activités de marché, il n'y a qu'un tout petit pas...Il y a trente ans, me disait mon ami suisse Marc, aucune tours ne bouchaient l'horizon ici. Une telle frénésie immobilière et affairiste a tout de même de quoi impressionner, et de quoi me faire peur...En tous cas, cette cité m'a laissé une bien curieuse impression. Je comprends mieux à présent l'attractivité d'une épreuve comme celle de l'UTMB, malgré son caractère commercial, sa démesure aussi et sa foule de coureurs dans la montagne. Ici, une épreuve phare comme celle ci, au coeur des Alpes française, ne peut que faire rêver. Je reviendrai d'ailleurs sur cette fascination dans mon prochain article à paraître sur Endurance. J'ai également bien senti le besoin de ces coureurs de s'échapper de cette pression urbaine et travailleuse. Mais bon, en même temps, c'est bien cette logique du tout économique qui domine ici, avec le travail comme quête suprême, fusse t elle, plus ou moins, vaine et superficielle. Enfin, c'était juste un état d'âme...