Réouverture des écluses

Publié le 06 mars 2012 par Zappeuse

Ce n’est pas parce-qu’on vit sur une île qu’on a le pied marin. Les habitants de l’île d’Oléron furent davantage des agriculteurs que des navigateurs, du moins dans des temps anciens (la touristiculture a, aujourd’hui, peu ou prou remplacé le tout). Mais vivre au bord de la mer sans en manger les fruits, avouez que ce serait rageant, d’autant plus que, dans ces fameux temps anciens, la terre ne nourrissait pas toujours son homme. C’est pourquoi, unissant leurs forces, les Oléronais ont construit des pièges de pierre sur la côte rocheuse de l’île : les écluses à poissons.

Jusque dans les années 1970, ces écluses ont été exploitées de manière assez intensive. Bâties sur le domaine public, elles n’appartiennent à personne en particulier mais sont entretenues par un groupe d’habitants unis par contrat. La mise en place et l’entretien des digues est un travail d’équipe : un homme seul ne peut pas manipuler les pierres qui donnent à l’écluse sa forme de fer à cheval, ni même faire en sorte que les portes par lequel entrent l’eau et les poissons à marée montante (mais d’où ne ressort que l’eau à la descendante) soient parfaitement toujours opérationnelles. A tour de rôle, chaque membre de la petite communauté récupère la totalité des poissons piégés, souvent de belles pièces (bars, daurades, etc).
Cette activité est tombée en désuétude dans le dernier tiers du XXe siècle, et les écluses, non entretenues, se sont détruites : à la fin des années 1980, il n’en restait plus que 14, et encore n’étaient-elles plus vraiment utilisées, alors qu’il y en avait 237 à l’apogée de cette activité, au milieu du XIXe siècle. Depuis 1987, ces écluses sont conservées à titre patrimonial :

Plus récemment, des habitants de l’île ont décidé de reprendre cette activité : 17 écluses donnent à nouveau du poisson. Un article publié sur le site web de La Croix en février dernier évoque cette renaissance.