Faut-il s’indigner de cette embuscade de Bayonne ! Si la démocratie fonctionnait normalement, cela serait évident ! Malheureusement en 10 ans, l’Etat UMP a tout déréglé ; la morale politique en a effectivement pris un coup.
Un Président « normal » aurait le droit au respect, mais pas ceux qui manient l’insulte, la violence, depuis trop longtemps. Pas ceux, qui prennent des mesures quotidiennes qui poussent une partie des citoyens vers la précarité et enrichissent encore plus une minorité !
Hélas, le Président Sarkozy n’est pas un Président Républicain et ce n’est pas la première fois en déplacement officiel qu’il a été chahuté.
Les déplacements présidentiels à Sandouville (Seine-Maritime), en octobre 2008, à Châtellerault (Vienne), en mars 2009, ou encore à Saint-Lô (Manche), le 12 janvier 2009. Cette dernière visite, émaillée de heurts entre policiers et manifestants, avait provoqué l'ire de M. Sarkozy et entraîné les mutations du préfet de la Manche et du directeur départemental de la sécurité publique.
Les voyages présidentiels trop nombreux, lors de ce quinquennat vont être dès lors l’occasion d’une débauche sécuritaire sans commune mesure En novembre 2008, au Mayet-de-Montagne, une commune de moins de 2 000 habitants, 300 à 400 représentants de la force publique sont mobilisés. Face à eux, un petit groupe d'une quinzaine de personnes a prévu de manifester son hostilité au chef de l'Etat et à la réforme des retraites. Frédéric Le Marrec, un militant du syndicat SUD avait été arrêté préventivement au motif fallacieux que le syndicaliste avait collé des affiches sur la commune, la veille.
Il passera les cinq heures de la visite de Nicolas Sarkozy dans les locaux de la gendarmerie. Cet acte est anti-constitutionnel. Sept gendarmes, dont l'ancien patron du groupement de l'Allier, ont été mis en examen dans le cadre de l'enquête pour " acte attentatoire à la liberté individuelle "(1) Car la répression policière contre des militants qui ont eu le malheur de critiquer Sarkozy. Une banderole avait déjà été retirée dans un domicile particulier, sans compter les panneaux arrachés de gens mécontents de la part des forces de l’ordre. A Bayonne, 3e étage sur un balcon, trois militants de Bisi, association environnementale anti-nucléaire, ont déployé une banderole où est inscrit "travailler 7/7 jusqu'à 77 ans, y'a bon la croissance". Ce n’est pas la première fois (2) …
Des CRS forcent la porte de l'immeuble, rentrent dans l'appartement pour enlever la banderole. Les trois militants ont été conduits, après le départ de M. Sarkozy, au commissariat de Bayonne. Régulièrement des tracts autocollants ont été confisqués au passage du cortège présidentiel. (3). Il y a quelques semaines en Ariège, des manifestants pacifiques ont été gazés par des CRS : là, les médias n’en n’ont pas parlé (4) !!! Chaque fois que Sarkozy va en Province c’est « fort chabrol », les convives sont triés voir des figurants imposés pour donner une image saine (5)
Alors au lieu, d’exploiter honteusement cette manifestation, le Président Sarkozy devrait s’excuser de l’arbitraire qu’il a suscité en lors de des déplacements à cause de sa paranoïa sécuritaire.
(1) http://blogs.mediapart.fr/blog/emmanuel-esliard/161211/sept-gendarmes-mis-en-examen-dans-lallier-cause-de-sarkozy
(2) http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=756
(3) Isabelle Mandraud Qui ordonne aux policiers de saisir les banderoles ? , Le Monde du 18.05.08
(4) http://www.ariegenews.com/news-42805.html
(5) http://www.rue89.com/2012/02/03/essonne-sarkozy-est-il-parti-la-rencontre-de-faux-ouvriers-229040