En novembre dernier, Nicolas Bedos, fils du célèbre comique, créait le buzz de par son altercation avec Mathilde Warnier, jeune spectatrice du public de l’émission culturelle de Michel Field, « au Field de la nuit ». Nicolas Bedos y venait pour présenter son nouveau livre « Journal d’un mythomane », un recueil de chroniques satiriques. Mathilde Warnier se montre critique sur l’ouvrage et son auteur. Nicolas Bedos joue le vexé en ayant des propos relativement durs, sans forcément avoir la volonté de blesser. Se focalisant sur son discours, diverses personnes et associations le taxèrent de misogynie.
Quelques jours plus tard, au cours de l’émission de Thierry Ardisson, Nicolas Bedos s’explique et conseille aux gens de regarder cette séquence sans le son. Pris au mot, c’est précisément ce que j’ai fait. Pour confirmer ou invalider la thèse que Nicolas Bedos serait en phase de séduction… Et que Mathilde Warnier n’y est pas insensible !
A partir de là, Nicolas Bedos va multiplier les gestes d’autocontacts avec son visage (par exemple à 0,40 min) ou les gestes de préhensions avec la chaise (3,10 min), la table (2,48 min), les objets (2,05 min). Il ne reste pas fixe sur sa chaise comme auparavant dans l’émission. Il montre ainsi une certaine agitation et hésitation qui contrastent avec ses propos. Nicolas Bedos n’est pas pour autant dans le contrôle, en effet il parle essentiellement de la main gauche, signe de spontanéité. Pour étayer cette thèse, nous pouvons voir que les croisements de jambes (1,18 min) de Nicolas Bedos vont vers son interlocutrice, sa tête est relevée, le sourire présent et les épaules toniques indiquant qu’il veut communiquer de façon positive.
Voilà ce que révèle son non-verbal : un corps dans le spectaculaire et l’exagération, quand il se lève à moitié pour « insulter » Mathilde Warnier, et dans la « délectation » des compliments qu’il lui distribue (par exemple à 0,47 min). Une forme de timidité avec un corps qui hésite à « avancer ». Ses propos ne sont pas à prendre au pied de la lettre car l’action est surjouée. Quant à Mathilde Warnier, ses réactions sont assez intéressantes. Elle a des vrais sourires, passe sa main dans les cheveux du coté gauche (2,12 min), baisse la tête et les yeux à chaque fois que Bedos lui fait un compliment (4,54 min). Elle ne semble aucunement outrée ou vexée, ce qui est confirmé par sa communication non verbale.
Plus tard expliqué Nicolas Bedos, un jeu de séduction s’était instauré, à base d’attraction-répulsion : « on ne va pas réduire cette jeune femme à son joli physique… ceci dit, c’est vrai que tu es jolie ! », « tu as une belle gueule mais tu es une connasse ! ». C’est une façon de garder la maitrise de l’interaction, et c’est quelquefois ce qui rend séduisant un interlocuteur : sa spontanéité, son humour, sa maitrise.
La conclusion est que nous avons ici en effet un jeu de séduction, avec une interprétation spectaculaire, exagérée de Nicolas Bedos, sans doute pour dissimuler une timidité. Il n’y avait sans doute aucun but de blesser ou de nuire, mais juste la volonté de capter et de garder le regard de Mathilde.