Nadja & Vampillia
Primitive World
Iscollagecollective (2012)
Quand deux ovnis se rencontrent et décident de réaliser un album ensemble, la question qui se pose la plupart du temps est : « Est ce que cela va donner quelque chose de potentiellement audible ou cela va finir en expérimentation sonore barrée ? ».
Et je doit vous avouer qu’en découvrant le Split entre Nadja et Vampillia je me suis forcément posé la question.
Pour décrire au mieux la chose, il me semble indispensable de présenter les différents protagonistes.
D’un côté nous avons le duo américain Nadja avec ses 14 albums , 9 Eps et 20 splits (!!!) et pourtant quasi inconnu du grand public et ce malgré leur album de reprises simplement brillant « The Sun Always Shine On Tv »sur lequel Nadja ré-interprète des grands titres tels que « Only Shallow » (My Bloody Valentine), « No Cure For The Lonely » (Swans), « Dead Skin Mask » (Slayer), « The Sun Always Shine On Tv » (A-Ha) ou « Faith » (Cure).
Le groupe officie plutôt dans un style mélangeant Doom et Drone, le tout avec un rendu ultra noisy, un style véritablement unique et reconnaissable à coup sûr.
De l’autre côté nous avons Vampillia, collectif japonais, excentrique, complètement underground.
Une véritable troupe d’une dizaine de membres définissant leur style de « Brutal Orchestra ». Autant le dire tout de suite, le groupe serai encore moins connu s’il n’avait pas réussit à sortir un album sur le label Important Records (« Alchemic Heart »), arrangé par Jarboe et mixé par Merzbow, tout de même !
Sur le papier la collaboration impressionne déjà, que dire alors une fois le disque mis dans le lecteur.
L’écoute est intense, l’ambiance unique et le travail effectué entre les deux groupes tellement parfait que l’on oublie que se sont en réalité deux groupe que presque tout oppose.
L’univers mélancolique qui se dégage de l’album est saisissant, le titre « Northern Lights » et son intro au piano frise le post-rock de Mono jusqu’à l’arrivée du mur de disto typique de Nadja rendant le tout implacable, lourd et puissant.
Mais tout cela n’est rien à côté de « Icelight », titre titanesque de 23 minutes. 23 minutes de Doom / Noise magnifique dans sa construction et son intensité. Titre qui justifie à lui seul l’initiative de réaliser ce Split.
Pas grand chose à ajouter pour les quelques titres qui restent, tant la claque assénée est grande.
On savoure donc la suite bouche bée, la larme à l’œil , recroquevillé devant une poubelle dans laquelle luisent les dernières cendres incandescentes de nos vêtement tous juste carbonisés.
« The Primitive World » fait parti de ces disques qui vous marquent et qui vous donnent envie d’écrire une chronique passionnée en espérant donner envie à un grand nombre de personnes de l’écouter.
Un disque qui ne sera pas adressé à tout le monde mais qui saura convaincre et ravir les plus téméraires et passionnés d’entre nous.